Vers une première femme grande cheffe de la Nation crie au Québec?

Le 14 juillet, les membres de la Nation crie du Québec ont voté pour élire leur prochain grand chef parmi ces trois candidats : Abel Bosum (à gauche), Mandy Gull-Masty (au centre) et Pakesso Mukash (à droite).
Photo : Gracieuseté : Abel Bosum
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La candidate Mandy Gull-Masty, grande cheffe adjointe du Grand Conseil des Cris, a failli être élue grande cheffe de la Nation crie dès le premier tour, mercredi, avec 46,5 % des suffrages.
Mme Gull-Masty, 41 ans, a devancé l'actuel grand chef, Abel Bosum, qui a recueilli 29,5 % des voix.
Lors de ce premier tour, où le taux de participation a été de moins de 35 % chez les 13 364 personnes habilitées à voter, le musicien, animateur et militant Pakesso Mukash serait arrivé en troisième position, avec 24 % des suffrages.
Le territoire sous responsabilité de la future personne au poste de grand chef couvre 10 communautés réparties sur environ 450 000 km2, soit 1000 fois la taille de l’île de Montréal.
Ce décompte a été confirmé, jeudi à midi. Un second tour sera tenu le 29 juillet, mais si l'on se fie aux documents officiels du responsable des élections, il opposera Mandy Gull-Masty à Pakesso Mukash qui n'était arrivé qu'en troisième position.
Cela laisse sous-entendre que le grand chef actuel Abel Bosum se serait retiré. Le grand chef Abel Bosum a concédé la victoire
, confirme Robin Pachanos, responsable des élections. Il précise que, si le candidat ayant obtenu le deuxième plus grand nombre de bulletins de vote se désiste, le candidat arrivé en troisième position peut participer au second tour, s'il accepte
.
Cela a à voir avec un principe auquel je crois et qui est l'unité de la Nation crie
, a déclaré Abel Bosum à CBC North, ajoutant qu'il apportait son soutien à Gull-Masty. Selon lui, le faible taux de participation, les mesures contre la COVID-19 et la tendance récente des femmes autochtones à briser le plafond de verre peuvent expliquer ce résultat.
Je savais très bien que me rendre au deuxième tour serait plus difficile et créerait très probablement une division dans la Nation crie. Je ne voulais certainement pas laisser un tel héritage.
Un second tour aura aussi lieu, à la même date, pour le poste de grand chef adjoint entre Ashley Iserhoff (41 % des voix au premier tour) et Norman A. Wapachee (34 %).
Divergences sur un projet de 4, 7 milliards $
Les candidats Bosum, Gull-Masty et Mukash tentaient de convaincre leurs électeurs de voter pour eux, avec en toile de fond un désaccord qui incarne la question clé de cette élection : le manque de consultation entourant le vaste projet de la Grande Alliance.
Évalué à 4,7 milliards de dollars, ce projet prévoit, sur 30 ans, la construction de centaines de kilomètres de nouvelles routes, d'un réseau ferroviaire, de même que d'un port en eau profonde.
Si elle est élue, Mandy Gull-Masty serait la première grande cheffe de la Nation crie du Québec. L’accession de femmes autochtones à de grandes responsabilités a fait la une des médias ces derniers jours.
L’Inuk Mary Simon a été nommée gouverneure générale le 6 juillet, la Crie RoseAnne Archibald a été élue cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations du Canada le 9 juillet, tandis que la communauté mohawk de Kahnawake a élu pour la première fois une femme, le 4 juillet dernier, en la personne de Kahsennenhawe Sky-Deer.
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Avec les informations de CBC