Les Autochtones pourront reprendre leurs noms traditionnels sur les passeports
Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller (à droite), et le ministre de la Citoyenneté, Marco Mendicino, ont annoncé lundi que les Autochtones pourront désormais utiliser leurs noms traditionnels sur des documents officiels du gouvernement.
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Ottawa a annoncé lundi que les peuples autochtones peuvent désormais demander à reprendre leurs noms traditionnels sur les passeports et autres pièces d'identité du gouvernement.
Cette décision intervient en réponse à un appel à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, qui demandait aux gouvernements de permettre aux survivants et à leurs familles de restaurer les noms modifiés par le système des pensionnats autochtones.
Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a déclaré que l'annonce s'applique à toutes les personnes des Premières Nations, inuit et métisses, et touche potentiellement des centaines de milliers de personnes qui souhaitent récupérer leur identité sur des documents officiels.
Tous les frais seront annulés pour le processus de changement de nom, qui concerne les passeports, les certificats de citoyenneté et les cartes de résident permanent, a assuré le ministre de la Citoyenneté, Marco Mendicino.
Les noms traditionnels donnés aux enfants autochtones ont une signification culturelle profonde. Pourtant, pour de nombreux peuples des Premières Nations, Inuits et Métis, le colonialisme les a privés de ces noms sacrés
, a déclaré M. Mendicino lors d'une conférence de presse, lundi.
« Les personnes qui choisissent le passeport canadien peuvent maintenant y voir leur nom autochtone, ce qui n'est pas seulement une question symbolique, mais une question d'identité profonde. »
Un changement insuffisant?
Le ministre Miller a reconnu que pour certains, la porte nouvellement ouverte au changement de nom pourrait ne pas être suffisante.
L'approche envers le passeport canadien est différente pour de nombreuses communautés. Certains le rejettent, comme ils rejettent l'identité canadienne, donc cela ne résout pas le problème
, a-t-il déclaré.
Mais ce qu'il offre, c'est que les personnes qui choisissent le passeport canadien peuvent maintenant y voir leur nom autochtone, ce qui n'est pas seulement une question symbolique, mais une question d'identité profonde.
« Parfois, les efforts pour utiliser des noms traditionnels se sont heurtés à toutes sortes d'obstacles, allant du rejet poli au racisme. »
La plupart des 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation n'ont toujours pas été satisfaits, bien que les ministres aient souligné deux projets de loi qui intégreraient les droits autochtones dans le serment de citoyenneté et aligneraient les lois du Canada sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.