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Une nouvelle application en langue crie offre une aide médicale pour les Premières Nations

L'éloignement géographique, mais aussi la langue, peuvent constituer des obstacles à l'accès aux soins pour de nombreux membres des Premières Nations.

Une femme autochtone clavardant sur son cellulaire.

15 communautés autochtones ont désormais recours à cette nouvelle application disponible en cri.

Photo : Getty Images / eyecrave

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La télémédecine se traduit désormais en cri. Une application lancée en avril offre un soutien médical et en bien-être pour les locuteurs de cette langue. L’initiative fait mouche : 15 communautés des Premières Nations l’ont déjà adoptée.

L'application connecte les patients aux infirmières et aux thérapeutes en santé mentale par le biais de questions à choix multiple disponibles en anglais et en cri.

Ce nouvel outil technologique développé par TryCycle Data Systems vise à améliorer l’accessibilité des services de santé, de soins, ainsi que les suivis auprès des personnes souffrant de problèmes de santé mentale, de dépression ou de dépendance.

Certaines communautés rurales peinent encore à avoir accès aux soins de santé en raison de leur isolement, rappelle Jack Rayne, chef de la Première Nation de Big River, située à 200 km au nord de Saskatoon.

Les communautés des Premières Nations sont historiquement et de manière disproportionnée touchées par les traumatismes, la dépression, le suicide et la toxicomanie, et nos familles ne sont plus prêtes à attendre, ajoute-t-il.

L'interface en cri de l'application.

L'application vise notamment à pallier la distance entre patients et soignants, véritable obstacle d'accès aux soins dans certaines communautés éloignées.

Photo : Fédération des Nations autochtones souveraines (FSIN)

Impulsée par les Premières Nations, l'application est le fruit d'une collaboration entre Big River, la Fédération des nations autochtones souveraines (FSIN), l'Association des anciens combattants des Premières Nations de la Saskatchewan (SFNVA) ainsi que Services aux Autochtones Canada (SAC).

Dans les faits, cet outil technologique permet aux praticiens de la santé d'être avertis rapidement si un patient est à risque, explique le chef Jack Rayne.

Les participants au programme reçoivent des rappels réguliers pour se connecter à l'application et partager des informations sur la façon dont ils se sentent et gèrent leur état, ce jour-là , précise M. Rayne. Ces informations permettent d'identifier les alertes précoces, les signes et les risques avant qu’une crise ne survienne.

L'application mobile, actuellement disponible en cri et en anglais, est déjà utilisée dans 15 communautés des Premières Nations.

Une téléconsultation adaptée au patient

Les professionnels de la santé peuvent la personnaliser pour répondre aux besoins de chaque patient, fait valoir John MacBeth, PDG du développeur TryCycle Data Systems Inc.

Le praticien détermine s'il s'agit d'un cas de toxicomanie, de santé mentale, de suicide ou d'automutilation, explique M. MacBeth.

Il identifie ces paramètres, les introduits dans l'application[...], poursuit-il. Nous cherchons ensuite des indices comportementaux qui nous permettent d'interpréter si cette personne est à risque ou non.

Selon le chef Jack Rayne, la distance mais aussi la langue peuvent constituer des obstacles à l'accès aux soins pour de nombreux membres des Premières Nations qui en auraient besoin.

Cette application éliminera ces obstacles et comblera ces lacunes, assure M. Rayne, ajoutant que l'application intègre la médecine traditionnelle et les pratiques de guérison, en plus des services et des soutiens médicaux existants.

Steven Ross, grand chef de l'Association des anciens combattants des Premières Nations de la Saskatchewan, constate de son côté que beaucoup de membres de son organisme souffrent de troubles de stress post-traumatique (TSPT).

Nos membres ont souvent partagé des histoires de survivants des pensionnats indiens d'après-guerre et, de retour chez eux, [ils sont confrontés à] des problèmes de santé mentale complexes, explique M. Ross.

« Pour certains de nos vétérans, l'anglais n'est pas leur première langue, et le fait de pouvoir parler à une infirmière dans leur propre langue est un élément essentiel de leurs soins. »

— Une citation de  Steven Ross, grand chef de l'Association des anciens combattants des Premières Nations de la Saskatchewan

Les anciens combattants des Premières Nations constituent un groupe souvent ignoré qui souffre de traumatismes chroniques, parfois débilitants, et qui a besoin d'être accompagné dans la prévention des crises, défend-il.

Ce projet permet à nos anciens combattants participants souffrant de TSPT et qui veulent demander de l'aide d'avoir l'assistance dont ils ont besoin au bout des doigts , indique M. Ross.

L'application est disponible dans l'Apple store, mais l'inscription doit être effectuée par un professionnel de la santé.

Avec les informations de CBC

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