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Enquête sur la mort de Joyce Echaquan : la coroner critiquée pour son approche

Une femme assise dans une salle d'un palais de Justice.

La présidente de l'enquête publique sur la mort de Joyce Echaquan, la coroner Géhane Kamel, lors de la première journée des audiences.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Critiquée pour avoir outrepassé les limites de son mandat en faisant preuve de partialité, la coroner Géhane Kamel, qui préside les audiences publiques de l’enquête sur le décès de Joyce Echaquan, fera une mise au point mardi.

Depuis le début des audiences le 13 mai dernier, certains commentaires qu'a adressés la coroner aux témoins n'ont pas manqué de surprendre juristes et chroniqueurs, qui ont reproché à Me Kamel de manquer à son devoir de réserve.

Lundi, visiblement agacée après que des infirmières et des médecins eurent nié avoir entendu des propos désobligeants à l'égard des patients autochtones à l'hôpital de Joliette, où Mme Echaquan a passé ses derniers jours, la coroner a répondu : Je ne crois pas ça.

Un peu plus tard dans la semaine, l'infirmière congédiée du Centre hospitalier de Lanaudière après avoir tenu des propos racistes à Joyce Echaquan était à son tour appelée à la barre. Elle a soutenu avoir agi sous la pression de la charge de travail et des heures supplémentaires qui pèsent sur les épaules du personnel soignant.

Sa réaction envers Mme Echaquan, a-t-elle expliqué en substance, n'avait rien à voir avec le fait que la patiente était Atikamekw.

Une explication qu'a rejetée Me Géhane Kamel. Il y a une chose que je ne tolère pas, par ailleurs. C'est qu'on me sorte le fait que des gens soient débordés alors qu'il y a une situation critique qui se passe devant eux, a-t-elle répondu avec impatience.

Un homme et une femme sourient à la caméra.

Joyce Echaquan en compagnie de son mari Carol Dubé.

Photo : Facebook

À la préposée aux bénéficiaires qui a évoqué la bienveillance pour justifier ses propos déplacés envers Joyce Echaquan, la coroner a été tout aussi tranchante. Ce n’est pas crédible, quand on entend la vidéo plus tard, c’est tout sauf de la bienveillance, lui a-t-elle lancé.

Une obligation d'impartialité

Le président-directeur général du Conseil pour la protection des malades, Me Paul G. Brunet, est au nombre de ceux qui ont été surpris par les commentaires de la coroner.

Il s'agit de gestes qui, en apparence, auraient pu paraître partiaux, a-t-il déclaré sur le plateau de 24|60.

En vertu de la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès, tout coroner appelé à présider des audiences publiques doit agir de manière équitable, a-t-il souligné, ce qui comprend l’obligation d’être impartial envers tout le monde, toutes les parties impliquées, y compris les témoins.

Face aux remarques lancées par la coroner, Me Brunet a dit avoir des réserves comme juriste.

Je suis surpris qu’on en soit à ce type de commentaires avant même qu’un rapport ait été établi, a-t-il déclaré alors qu'on ignore les causes du décès de Mme Echaquan.

Dans les rapports, a-t-il poursuivi, on a vu des coroners se pencher sur la crédibilité de certains témoins entendus, mais qu’ils fassent des commentaires viva voce durant l’enquête, c’est assez surprenant.

La coroner en chef réitère sa confiance

Vendredi soir, la coroner en chef du Québec, Pascale Descary, a pris acte des réactions suscitées par le style de Géhane Kamel, qui doit mener ses audiences jusqu'au 2 juin prochain, au palais de justice de Trois-Rivières.

La coroner en chef a réaffirmé sa pleine confiance en Me Kamel. Cette dernière a pour mandat de faire la lumière sur les circonstances ayant mené au décès de Joyce Echaquan, une femme de 37 ans originaire de la communauté atikamekw de Manawan.

La coroner doit aussi se pencher sur le comportement des employés de l'hôpital de Joliette à l'égard des patients autochtones.

Joyce Echaquan est morte au Centre hospitalier de Lanaudière le 28 septembre dernier, peu de temps après s'être filmée de son lit d'hôpital. Dans la vidéo, qui a été diffusée en direct sur sa page Facebook, on perçoit les voix de deux employées qui la dénigrent et l'insultent.

Depuis, l'infirmière et la préposée aux bénéficiaires entendues dans la vidéo ont été renvoyées.

Avec les informations de La Presse canadienne

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