•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des militants autochtones bloquent une route pour s’opposer à un projet minier

Des gens derrière une pancarte.

Les militants disent vouloir sauver la planète.

Photo : Facebook Mobilisation Matawinie Ekoni Aci

Lundi, un groupe d’opposants à un projet minier et à des coupes forestières a bloqué brièvement la route entre Saint-Michel-des-Saints et Manawan, dans Lanaudière. Ils dénoncent plus spécifiquement la création d’une mine de graphite qui a reçu l’aval du gouvernement du Québec au début du mois de février.

C’est le groupe Mobilisation Matawinie Ekoni Aci qui est à l’origine de ce barrage. Dans un communiqué de presse, le groupe indique vouloir sensibiliser et mobiliser la population vis-à-vis des coupes à blanc qui saccagent le territoire depuis des années, mais aussi de la mine de graphite qui s’installe présentement à quelques kilomètres de là.

En entrevue, Yvan Boivin, l’un des militants ayant participé au blocus, explique que son groupe veut sauver la planète. Leurs actions ont débuté vendredi dernier.

Sur la route entre Manawan et Saint-Michel-des-Saints, ils ont distribué des tracts pour informer la population. Ils ont repris leurs actions samedi et dimanche, avant de décider, lundi matin, de mettre en place un barrage routier en après-midi.

Des gens et des voitures sur une route.

Selon les organisateurs, ils étaient une quinzaine à bloquer la route entre Manawan et Saint-Michel-des-Saints.

Photo : Facebook Mobilisation Matawinie Ekoni Aci

L'industrie minière en terre autochtone

Consulter le dossier complet

un tapis fait tomber des roches sur un tas dans une mine

Nous avons mis du bois et des rubans pour intercepter les automobilistes, poursuit M. Boivin. Des officiers de la Sûreté du Québec se sont finalement rendus sur les lieux. Le militant assure que les échanges étaient pacifiques, et en fin d’après-midi ils ont quitté les lieux.

D’après le groupe militant, ils étaient une cinquantaine, Atikamekw, Innus et non-Autochtones venus de la région de Lanaudière, à avoir participé à cette action qui se déclinait sur trois points de passage.

Feu vert du gouvernement

En entrevue, Julie Paquet, la directrice des communications de Nouveau Monde, l’entreprise à l’origine du projet minier en question, précise qu’il verra le jour à 5 kilomètres de Saint-Michel-des-Saints, et pas dans la communauté de Manawan.

Ce projet a eu le feu vert du gouvernement du Québec au début du mois de février. Mme Paquet détaille que la durée de vie de la mine est de 25 ans et qu’elle va créer 175 emplois directs. Elle évoque également des retombées économiques pour toutes les communautés de la région de la Matawinie.

Paysage du site sur lequel sera construite la mine de graphite.

Le projet de cette mine de graphite a eu le feu vert du gouvernement du Québec au début du mois de février 2021.

Photo : Nouveau Monde

Le maire de Saint-Michel-des-Saints, Réjean Gouin, acquiesce. Il explique soutenir le projet qui offrira des possibilités d’emplois pour cette région qui a déjà beaucoup souffert de la fermeture de plusieurs entreprises. La majorité des gens soutient ce projet, même s’il y a toujours quelques interrogations, dit-il en promettant de jeter un œil sur les mesures que prendra Nouveau Monde afin de tenir ses engagements pour respecter l’environnement.

Selon Julie Paquet, depuis la découverte du gisement de graphite, l’entreprise fait des efforts soutenus pour rendre le projet acceptable aux yeux des riverains. Nous avons tenu plusieurs consultations, fait des rencontres formelles et informelles pour bien comprendre les inquiétudes des communautés, ajoute-t-elle.

Pas de quoi rassurer Yvan Boivin, qui rappelle que beaucoup de projets miniers ont eu de lourds impacts environnementaux au Québec.

Un plan de la zone sur laquelle sera construite la mine de graphite.

L'entreprise s'est engagée à restaurer progressivement le site pour réduire son empreinte écologique.

Photo : Nouveau Monde

Le groupe Mobilisation Matawinie Ekoni Aci assure que ce projet aura de grands impacts sur la nature et la qualité de vie des prochaines générations.

Le conseil de bande de Manawan est également montré du doigt dans le communiqué de presse de l’organisme.

Ni le gouvernement colonial ni le conseil de bande n’ont de légitimité sur ces territoires non cédés. Souvent, ces deux gouvernements préfèrent s’entendre ensemble pour le saccager au profit de quelques-uns plutôt que d’en prendre soin pour les sept prochaines générations.

Une citation de Groupe Mobilisation Matawinie Ekoni Aci

Le vice-chef du conseil de bande, Sipi Flamand, indique que ce blocage est l’initiative de quelques personnes. Il estime que le geste est noble, car il vise à protéger l’environnement. Il indique également que le gouvernement fait du grabuge.

Lui aussi évoque les conséquences du projet minier sur l’eau, qui risque, selon lui, d’être polluée. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale, indique-t-il encore.

Une pelle mécanique à la scierie Saint-Michel de Saint-Michel-des-Saints

Les militants dénoncent les coupes à blanc qui se font dans la région.

Photo : Radio-Canada

Les coupes forestières sont aussi dénoncées par Mobilisation Matawinie Ekoni Aci.

Dans son communiqué, il est écrit : Un militant atikamekw mentionne que, depuis plusieurs années, les forêts du Nitaskinan sont saccagées par les machines destructrices des compagnies forestières, cela crée des inondations et des pertes d’habitats pour la faune. Maintenant, les ours et les orignaux sont de moins en moins nombreux sur le territoire et risquent éventuellement de disparaître.

Le groupe demande un moratoire de cinq ans sur les coupes forestières.

M. Flamand assure que le conseil de bande discute de la meilleure manière d’allier protection du territoire et coupes forestières.

Du côté des manifestants, on assure que les actions vont se poursuivre, et ce, partout dans la province, dans les semaines et les mois à venir.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.