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Le festival Présence autochtone dévoile ses prix en cinéma

La pandémie a chamboulé la remise de ces prix qui se tient habituellement au mois d'août.

Deux personnes se regardent.

Un extrait de « Fukry », du cinéaste Blackhorse Lowe.

Photo : Présence autochtone

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Treize films se sont particulièrement démarqués dans la sélection 2020 de ce festival international du film et de la vidéo autochtones. Les lauréats des prix, dans huit catégories, ont été connus mardi lors d’un événement tenu virtuellement.

Trois catégories de prix, Teueikan, un prix artistique, Rigoberta Menchú, un prix social, et le prix reconnaissance APTN, sont accompagnées de la plus haute récompense du festival, un Matusie, une statuette représentant un épervier créée pour le festival par le sculpteur inuk Mattiusi Iyaituk.

Les films retenus dans ces catégories, comme dans toutes les autres, proviennent de divers continents. C’est le cas de Fukry de Blackhorse Lowe, une comédie romanesque qui se déroule à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, et qui propose une vision éclatée d’un certain monde autochtone contemporain dépeint avec l’œil ironique d’un cinéaste navajo aussi talentueux qu’inclassable, a fait remarquer le jury.

Blackhorse Lowe a reçu pour l’occasion le grand prix Teueikan.

Un 2e prix a été accordé à Álvaro Delgado-Aparicio L. pour son film Retablo, tourné au Pérou. Le film a ceci de particulier qu’il « aborde le sujet tabou de l’homosexualité dans un pays au lourd héritage homophobe ».

Trois films se sont démarqués pour le prix Rigoberta Menchú. Une mention honorable a été remise à Alvaro et Diego Sarmiento pour Sembradoras de vida. Le film nous conduit chez les agricultrices de la Bolivie.

Une petite fille tend des épis de maïs à la caméra.
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Le film « Sembradoras de vida » d'Alvaro et Diego Sarmiento.

Photo : Présence autochtone

Le 2e prix revient à Eating Up Easter, de Sergio Mata’u Rapu, qui porte sur le territoire des ancêtres et l’histoire ancienne et récente de l’île de Rapanui (l'île de Pâques). C’est « son message à la postérité qui se bâtit comme un appel lancé au monde actuel, pour cette vision holistique qui voit dans une île un microcosme de la planète en péril » qui a retenu l’attention des huit membres du jury.

Le grand prix revient à Ophir, d’Alexandre Berman et Olivier Pollet. Le film raconte l’indépendance par référendum du peuple de l’île de Bougainville en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le film « donne voix et visages à l’héroïque résistance d’une nation autochtone du Pacifique Sud qui n’a jamais abdiqué ses droits ».

Un homme porte une arme sur son épaule.
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« Ophir », un film d’Alexandre Berman et Olivier Pollet

Photo : Présence autochtone

Le troisième grand prix, le prix APTN, a été attribué à nîpawistamâsowin: We Will Stand Up, de Tasha Hubbard. La cinéaste revient sur un drame qui a marqué le Canada en 2016 : la mort de Colten Boushie, un jeune Autochtone de 22 ans tué par balle sur le terrain d'une ferme de Biggar, en Saskatchewan. Le fermier Gerald Stanley a d’abord été accusé de meurtre au deuxième degré, avant d'être acquitté par un jury.

Le film de Tasha Hubbard tient à rappeler cette triste histoire et « à dénoncer le racisme systémique qui perdure dans le système judiciaire canadien ».

Le Prix du meilleur documentaire revient au film mexicain Cuando cierro los ojos de Michelle Ibaven et Sergio Blanco, avec une mention honorable au film Pet’ d’Olga Korotkaya.

Cette dernière relate l’histoire et le parcours de Choduraa Tumat, originaire de Touva, une république de la Fédération de Russie. Elle est la première interprète féminine de khöömii, un chant diphonique qui était l’apanage des hommes et qu’elle enseigne maintenant à d’autres femmes.

Le cinéaste canadien Christophe Auchter a reçu deux prix pour Now is the Time, le Prix du meilleur court canadien - prix Radio-Canada Espaces autochtones et le Prix international de la relève Main Film. Tous deux sont accompagnés d'une bourse de 1000 $.

Selon le jury, l'oeuvre de Christophe Auchter rend « hommage au rôle majeur des Autochtones dans l’actuel réveil des Premières Nations ».

Une mention spéciale dans la section Prix de la relève Main Film a été décernée à Tony Briggs pour Elders.

Les autres prix au programme, Prix du meilleur court métrage international, Prix du meilleur film d’animation et Prix de la meilleure direction de la photographie, ont été décernés respectivement à El silencio del río de Francesca Canepa, à Kapaemahu de Hinaleimoana Wong-Kalu et à Sanctorum de Joshua Gil et Mateo Guzman.

« La situation actuelle nous oblige à être acrobatiques », déclarait très justement André Dudemaine, le directeur des activités culturelles de l’organisme Terres en vues, organisateur du festival depuis 30 ans. La pandémie a en effet chamboulé la remise des prix qui se tient habituellement en août.

La diffusion en ligne de cette sélection 2020 devrait être annoncée prochainement, a-t-on appris.

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