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Des projets d'énergie verte des Premières Nations en bandes dessinées

La troisième BD de cette série, qui doit bientôt paraître, nous emmène dans la communauté de Mashteuiatsh.

La troisième BD de cette série, qui doit bientôt paraître, nous emmène dans la communauté de Mashteuiatsh.

Photo : courtoisie / Sabryna Godbout/ IDDPNQL / Illustration d'Andre Pijet

L’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL) a fait produire cette année une série de bandes dessinées qui, sous forme de reportage, vise à présenter aux jeunes Autochtones trois Premières Nations du Québec qui ont amorcé des projets de développement durable.

Cette série de BD, disponible en huit langues, dont six langues autochtones, est la première créée par et pour des Autochtones au Québec.

Les bandes dessinées mettent en scène et sont écrites par Sabryna Godbout, une Wendat qui est chargée de projet en langues et cultures à l’IDDPNQL.

Avec l'aide de la doctorante en éducation par les arts de l'Université Concordia Emanuelle Dufour, elle a pu jouer le rôle de reporter et aller à la rencontre des Micmacs de Listuguj, des Atikamekw de Manawan et des Ilnus de Mashteuiatsh qui ont tous mis en œuvre des projets de développement durable sur leurs territoires respectifs.

Comme de véritables carnets de voyage, chaque BD raconte de manière détaillée les périples du personnage de Sabryna et offre des portraits précis des technologies d'énergies renouvelables développées dans ces trois communautés.

On ne savait jamais de quoi la BD aurait l'air à la fin puisqu'on se basait sur ce qui allait se passer sur le terrain. C'est une BD relationnelle.

Une citation de Emanuelle Dufour

Pour la première bande dessinée, Sabryna Godbout s’est rendue à Listuguj, où la communauté est responsable d'un projet de parc éolien nommé Mesgi’g Ugju’s’n, qui peut être traduit par Grand Vent.

Ce qu'on retient de la première BD, c'est l'utilisation du territoire comme ressource et comme moyen de le protéger, dit Mme Godbout. Avoir un parc éolien pour les Micmacs, ça leur permet de protéger les éléments spirituels sur leur territoire.

La page couverture de la première BD de cette série.

La page couverture de la première BD de cette série qui se déroule à Listuguj.

Photo : Courtoisie / Illustration de Christiane Vincent

La deuxième BD permet d'en apprendre davantage sur le projet d'énergie solaire Pisimw sur le site culturel Matakan à Manawan.

Emanuelle Dufour apparaît également comme personnage aux côtés de celui de Sabryna Godbout dans cette deuxième bande dessinée.

Au final, il est beaucoup plus question, dans cette BD, de la culture et de la langue que de la technologie que nous étions venues voir, souligne Emanuelle Dufour.

Dans le fond, ce qui est ressorti de nos rencontres à Manawan, c'est que le développement durable, ça passe aussi par la réappropriation de son identité, précise Sabryna Godbout.

La troisième bande dessinée, qui sera quant à elle disponible bientôt, traite des trois minicentrales hydroélectriques que gère la communauté de Mashteuiatsh sur les rivières Mistassibi, Ouiatchouan et Mistassini.

Dans la troisième BD, on parle beaucoup du territoire, du territoire comme lieu de rassemblement et comme créateur de changement, explique Mme Godbout.

Illustrations de la troisième BD.

Illustrations de la troisième BD.

Photo : courtoisie / Sabryna Godbout / IDDPNQL / Illustration d'Andre Pijet

Les bandes dessinées peuvent être intégralement consultées sur le site web de l’IDDPNQL (Nouvelle fenêtre)

Sabryna Godbout souligne que les BD sont fidèles à ce qu'elle a vécu à Listuguj, à Manawan et à Mashteuiatsh.

Les paroles qui sont dans les BD sont telles qu'elles et la manière dont les choses se sont passées est telles qu'elle, dit-elle. Pour moi, c'était important de ne pas parler à la place des autres.

Elle se dit d'ailleurs très reconnaissante des rencontres qu'elle a faites dans ces communautés.

Sans ces collaborateurs, je n'aurais pas pu vivre toutes ces belles expériences et je n'aurais pas pu faire les trois BD, tient-elle à souligner.

Évolution dans le personnage et dans l'approche

Un changement de style peut être relevé entre les deux premières BD et la troisième, puisque la première illustratrice, la Wendat Christiane Vincent, n'était pas disponible pour le dernier tome.

Un changement peut également être observé dans le style et le personnage de Sabryna.

Chaque fois qu'on partait d'un terrain, on pouvait déjà se dire quelle couleur la BD allait prendre. C'est vraiment super de voir les différentes personnalités des intervenants et ma progression entre la première et la troisième BD, remarque Sabryna Godbout.

En mon sens, je trouve que la notion de développement durable et le processus de décolonisation ont beaucoup en commun. Je trouve qu'à travers les trois BD, on le voit notamment à travers le développement du personnage de Sabryna, dit Emanuelle Dufour.

Quand j'étais plus jeune, j'allais sur le territoire et de vivre tout ça, ça m'a fait demander à quel moment j'avais perdu cette partie de moi. Maintenant, j'essaie de me reconnecter au territoire et de revenir à la base.

Une citation de Sabryna Godbout

L’importance des langues

Les trois bandes dessinées sont rédigées en anichinabé, en innu, en atikamekw, en cri, en mohawk, en malécite, en français et en anglais.

Le but de ces BD c'est [...], à la base, la promotion des langues et que les gens aient accès à leur langue affirme, Mme Godbout.

Le développement durable, c'est aussi la préservation des langues, renchérit Emanuelle Dufour.

Page couverture de la seconde BD de l'IDDPNQL.

La seconde BD se déroule chez les Atikamekw de Manawan.

Photo : courtoisie / Sabryna Godbout / IDDPNQL/ Illustration de Christiane Vincent

Des exemplaires seront offerts à des écoles dans l'ensemble des communautés de la province. Mme Godbout espère toutefois que les BD pourront recevoir davantage de visibilité. On pense à des solutions pour les rendre plus accessibles, dit-elle.

La BD, c'est un bon moyen de transmission. Je pense que c'est un bon outil pour aller chercher les jeunes des Premières Nations.

Une citation de Sabryna Godbout

Par ailleurs, Sabryna Godbout ne ferme pas la porte à la création d'une quatrième BD dans cette série.

Ça a suscité mon intérêt pour la BD reportage et c'est sûr que je vais maintenant porter plus attention à ce genre de chose.

Sabryna Godbout et Emanuelle Dufour participeront à une activité pour présenter la série de bandes dessinées dans le cadre du Salon du livre des Premières Nations le samedi 28 novembre de 13 heures à 14 heures.

L’activité est ouverte à tous et se déroulera en direct sur la page Facebook du Salon du livre (Nouvelle fenêtre).

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