Des cérémonies en ligne en l’honneur des anciens combattants autochtones

Le 8 novembre marque la Journée nationale des anciens combattants autochtones.
Photo : CBC / Ka’nhehsí:io Deer
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le 8 novembre marque la Journée nationale des anciens combattants autochtones, mais pour de nombreuses communautés cette année, les cérémonies doivent prendre de nouvelles formes en raison de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19.
La communauté mohawk de Kahnawake a fondé sa filiale de la Légion royale canadienne en 1951. Depuis, ses membres commémorent chaque année le jour du Souvenir avec un défilé.
Cette année, cependant, il n'y aura pas de cornemuse ni de tambour et pas de salle remplie d'anciens combattants et de leurs familles partageant un repas. Au lieu de cela, une petite cérémonie aura lieu samedi en présence de quelques officiers de la Légion.
La pandémie nous a durement frappés, déplore le président de la Légion royale canadienne de Kahnawake, Ray Deer. Nous ne sommes pas ouverts depuis mars et nous n'avons pas pu faire notre collecte de fonds annuelle.
Pour M. Deer, il était tout de même important d'organiser quelque chose pour honorer les vétérans autochtones.
En tant que vétérans, nous avons survécu aux guerres. Nous avons survécu aux conflits, et simplement en étant dans l'armée. Le dicton dans l'armée est que vous ne laissez jamais un camarade derrière. Ce n'est pas parce qu'il y a cette pandémie que nous allons laisser nos camarades dans le monde des esprits derrière.
Au cours de l'année, Kahnawake a perdu quatre anciens combattants.
Nous avons une population vieillissante parmi nos vétérans. Beaucoup d'entre nous ne sont pas jeunes. Le pire, c'est si nous attrapons la COVID. Nous avons survécu à tous ces conflits et puis nous mourons d'un ennemi invisible
, dit M. Deer.
À lire aussi :
Des cérémonies organisées en ligne et à la radio
D'autres Premières Nations organisent plutôt leurs activités de commémoration annuelles en ligne.
La Première Nation de Pikwakanagan, à environ 120 kilomètres à l'ouest d'Ottawa, a élaboré une cérémonie virtuelle qui sera disponible sur le site Internet, sur la page Facebook et sur la chaîne YouTube de la communauté.
À Kitigan Zibi, au Québec, à environ 120 kilomètres au nord d'Ottawa, une émission préenregistrée sera diffusée sur les ondes de la radio communautaire le jour du Souvenir.
C'était la seule avenue qui nous restait. Il n'y a pas de rassemblements autorisés, pas même de petits groupes
, a déclaré Stephen McGregor, qui organise habituellement la cérémonie à Kitigan Zibi.
La communauté n'a plus que deux anciens combattants toujours en vie et M. McGregor croit qu'il était important de les honorer d'une manière ou d'une autre.
En plus de la diffusion de l'émission de radio, il a rédigé des textes sur ces anciens combattants pour un bulletin d'information communautaire.
Il faut honorer les anciens combattants. Quiconque a servi ou s'est enrôlé en temps de paix ou de conflit, une fois que vous signez ces papiers, vous mettez votre vie en jeu. C'est pourquoi nous devons honorer ces gens.
En y pensant, je crois que ça remonte à la culture guerrière, dit M. McGregor. Toutes ces Premières Nations qui ont combattu pendant la guerre de 1812, elles croyaient vraiment faire quelque chose de bien. Si vous remontez encore cent ans, d'autres gens des Premières Nations étaient prêts à prendre les armes, lorsque ce pays ne les traitait pas bien, ils honoraient toujours cette tradition guerrière.
Une tradition
John Moses, un vétéran des Six Nations de Grand River, assiste habituellement à la cérémonie nationale du jour du Souvenir à Ottawa, où il vit.
Un grand nombre de rassemblements, qu'il s'agisse de pow-wow ou d'autres activités liées au jour du Souvenir pour les vétérans autochtones, ont été bouleversés, donc nous devons composer avec les formules en ligne cette année
, souligne-t-il.
M. Moses compte se servir de Facebook pour faire connaître les contributions militaires des membres de sa famille. Sa grand-mère était infirmière militaire lors de la Première Guerre mondiale et son père est un vétéran de la guerre de Corée.
Ce dont il faut se rappeler, c'est que ça n'a jamais été fait par patriotisme. La décision de soutenir ou non les efforts militaires canadiens a été une question extrêmement conflictuelle au sein des familles et des communautés, et lorsque vous regardez les motivations des individus, ça varie beaucoup
, affirme John Moses.
D'après un texte de Ka'nhehsí:io Deer, CBC Indigenous