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Legault présente ses excuses à la famille Echaquan au nom du gouvernement

Des députés, debout, se recueillent.

Une minute de silence a été observée par les députés de l'Assemblée nationale en mémoire de Joyce Echaquan.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le premier ministre François Legault a offert mardi des excuses officielles à la famille de Joyce Echaquan, cette femme atikamekw qui a perdu la vie il y a une semaine sous les insultes du personnel soignant de l'hôpital de Joliette.

Je veux, au nom de l’État québécois, offrir mes excuses à la famille, aux proches et à la communauté de Joyce Echaquan, a-t-il déclaré en après-midi, à l'Assemblée nationale, alors que la communauté de Manawan rend au même moment un dernier hommage à Mme Echaquan.

Le premier ministre a reconnu que l'histoire de Joyce Echaquan, qui a enregistré le traitement qu'on lui a infligé et publié le tout sur Facebook juste avant sa mort, n'était malheureusement pas un cas isolé. Beaucoup d'actes racistes envers les Autochtones continuent d'avoir cours au Québec, a-t-il regretté.

« On ne doit pas avoir peur de le dire : le service public québécois a failli à son devoir envers Mme Echaquan. »

— Une citation de  François Legault, premier ministre du Québec

Pour le premier ministre, il est l'heure d'agir, non pas de débattre de la validité de l'expression racisme systémique, qu'il a de nouveau refusé d'employer à l'Assemblée nationale.

On s'entend tous que les membres des Premières Nations font l'objet de racisme : ça existe dans la police, ça existe dans la justice, mais ça existe aussi en dehors des institutions gouvernementales, notamment en matière d'emploi et en matière de logement, a-t-il pourtant reconnu.

Ça ne veut pas dire que la nation québécoise est raciste, au contraire, je pense [qu’elle] est très ouverte, a-t-il ajouté. Mais il faut reconnaître que la discrimination contre les Autochtones, dans les dernières décennies, dans le dernier siècle, a laissé des traces.

Faisant suite aux discussions auxquelles il a participé lundi avec les chefs atikamekw, M. Legault a assuré qu'il comptait travailler très fort au cours des prochains jours et prochaines semaines pour s'assurer de maintenir le dialogue entre son gouvernement et les communautés autochtones.

On va ensemble combattre le racisme sous toutes ses formes, partout où qu’il se trouve. On y travaille déjà en faisant le suivi des recommandations de la commission Viens, a assuré le premier ministre Legault, ajoutant qu'il était déterminé à ce que cette volonté se traduise en actions concrètes.

Legault exclu des funérailles de Joyce Echaquan

Le Conseil des Atikamekw de Manawan a fait savoir que le premier ministre n'avait pas été autorisé à participer aux funérailles, qui ont eu lieu mardi à l'église de Saint-Jean-de-Brébeuf. Sa position de fermeture concernant la reconnaissance du racisme systémique à l'endroit des Premières Nations explique cette décision de la communauté, a indiqué le Conseil, l'invitant du même coup à revoir sa position.

Une minute de silence

Peu de temps avant cette déclaration, une minute de silence a été observée par les députés provinciaux après le dépôt, par Québec solidaire, d'une motion adoptée à l'unanimité demandant à l'Assemblée nationale de présenter des excuses non seulement à la famille Echaquan, mais aussi à la communauté de Manawan, à la nation atikamekw et à tous les Autochtones de la province.

Une autre minute de silence a été observée après l'intervention du premier ministre.

À tour de rôle, les chefs de l'opposition ont dénoncé les propos inacceptables et racistes dont Mme Echaquan a été la cible. Elle a eu droit à une fin indigne, a déploré le chef intérimaire du Parti Québécois, Pascal Bérubé.

La cheffe libérale, Dominique Anglade, a souligné que les excuses [du gouvernement] ne doivent pas rester que des mots, rappelant les appels à la justice formulés dans les rapports de la commission Viens et de l'Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Je souhaite simplement qu'on reconnaisse que [les Autochtones] ont des droits. Ça a l'air fou, mais actuellement, ce n'est pas le cas, a de son côté déclaré la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.

Au sujet des actions à poser pour améliorer le sort des membres des communautés, Mme Massé a affirmé qu'il fallait garder le cap. Il y a de la job à faire en tabarnouche, a-t-elle ajouté.

Une pétition a par ailleurs été lancée sur le site de l'Assemblée nationale afin d'exiger que tout le personnel du système de la santé [suive] des formations en matière de lutte contre le racisme et que les recommandations de la commission Viens fassent l'objet d'un suivi indépendant et public.

À la demande du gouvernement Legault, une enquête publique du bureau du coroner se penchera sur les circonstances entourant la mort de Mme Echaquan.

Une autre enquête, menée à l'interne par le CISSS de Lanaudière, a aussi été ouverte afin de faire la lumière sur les événements survenus à l'hôpital de Joliette, le 28 septembre dernier. À ce jour, une infirmière et une préposée aux bénéficiaires ont été congédiées.

À Ottawa, les députés fédéraux à la Chambre des communes ont eux aussi observé une minute de silence à la mémoire de la défunte, mardi après-midi, à la demande du Bloc québécois.

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