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Mort de Joyce Echaquan : enquête publique sur fond de manifestations

Des manifestants brandissent des affiches à l'effigie de Joyce Echaquan, une femme autochtone décédée.

La manifestation est baptisée « Justice pour Joyce », en référence à Joyce Echaquan, une femme autochtone décédée à l’hôpital de Joliette dans des circonstances troublantes.

Photo : Radio-Canada / Jean-Claude Taliana

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les manifestations organisées afin de dénoncer le racisme subi par Joyce Echaquan avant sa mort à l’hôpital de Joliette, lundi, ont eu un écho jusqu'à Québec, qui a annoncé la tenue d'une enquête publique.

C’est triste qu’on en soit rendu là, mais il faut que ça change. Cette mobilisation commence à se faire pas seulement au Québec, mais partout au pays et à l’international aussi. Il faut que ça se fasse, a déclaré au début du rassemblement Viviane Michel, présidente de l'organisme Femmes autochtones du Québec.

Le message de Mme Michel semble avoir porté jusqu'à Québec. Samedi après-midi, la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a annoncé la tenue d'une enquête publique.

Après s’être mis en route autour de 14 h 15, le cortège a fait un premier arrêt au coin des boulevards René-Lévesque et Saint-Laurent. Les manifestants ont alors formé un cercle autour de joueurs de tambour, le temps de quelques chants.

Des slogans comme Justice pour Joyce, « Pas de justice, pas de paix » et Legault, tu nous étouffes ont ensuite été scandés.

« L’heure est grave. Certains observateurs nous accusent de politiser la mort d’une de nos sœurs. [...] C'est une question de droits humains, c'est donc une question hautement politique. »

— Une citation de  Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador

Ghislain Picard a également affirmé, tout en étant acclamé par la foule, qu'il est « ironique que les gouvernements se considèrent très généreux en parlant de consultation et d’accommodements, comme si on nous faisait une faveur, alors que c’est nous qui les accommodons depuis des siècles ».

Selon Manon Massé, présente dans le cortège, « le colonialisme a eu des impacts et a encore des impacts. Ça tue! Ça a aussi des impacts sur nous les Blancs. Ça pollue nos esprits ».

Si vous pensez que le racisme systémique n'existe pas dans ce pays, allez lire la Loi sur les Indiens. Cette loi a été créée pour retirer leurs droits et leurs terres aux premiers peuples, a quant à lui déclaré le porte-parole du Parti libéral en matière d'affaires autochtones, le député Greg Kelley.

Québec ordonne la tenue d'une enquête publique sur la mort de Joyce Echaquan. Le point avec Jacaudrey Charbonneau.

Tout au long de l'après-midi, de nombreuses critiques ont été dirigées vers la classe politique, qui n'en ferait pas assez pour contrer le racisme selon plusieurs invités. Le premier ministre François Legault a été vivement ciblé par ces reproches, puisqu'il ne reconnaît même pas le racisme systémique, a rappelé le vice-chef de Manawan, Sipi Flamand.

Ce qui est arrivé est incroyablement horrible. On ressent de la colère, du dégoût, de la tristesse, a de son côté affirmé Nakuset, directrice générale du Foyer pour femmes autochtones de Montréal et l'une des organisatrices de la manifestation, quelques heures avant le début de l’événement.

La famille rapprochée de Joyce Echaquan n'était pas présente à Montréal pour la manifestation, puisque le service funéraire de cette dernière, qui était âgée de 37 ans, avait lieu au même moment à Saint-Félix-de-Valois, près de Joliette. Un moment de silence a été observé pour honorer sa mémoire.

Sur son compte Twitter, le SPVM a remercié les manifestants pour leur collaboration. « La manif en cours s’est déroulée de façon sécuritaire, selon les règles sanitaires en vigueur émises par le gouvernement par rapport à la COVID-19 », a souligné le service de police montréalais.

Ailleurs au Québec

D'autres manifestations étaient au menu dans la province. À Québec, environ 300 manifestants se sont rassemblés sur la colline parlementaire samedi pour une marche à la mémoire de Mme Echaquan. « On est ensemble pour Joyce, mais aussi on est ensemble pour dire qu'il y a du racisme systémique à Québec », a souligné, Marjorie Laclotte, descendante de la Nation Huronne-Wendat. Une manifestation similaire a eu lieu à Rimouski.

Plusieurs personnes marchent dans une rue commerciale à Québec.

Les manifestants ont marché sur la Grande-Allée à Québec lors du rassemblement pour Joyce Echaquan.

Photo : Radio-Canada / David Rémillard

À Montréal, plusieurs personnes ont pris la parole, dont le vice-chef de Manawan Sipi Flamand et la directrice du Centre d'amitié autochtone de Lanaudière Jennifer Brazeau.

« Pour changer les choses, il faut passer à l'action. C'est pour ça que nous faisons cette manifestation. Nous allons jouer du tambour et faire du bruit. Nous allons transformer notre dégoût de cette situation pour en faire quelque chose de positif et de pacifique. »

— Une citation de  Nakuset

En entrevue à RDI Matin, le Dr Vollant, chirurgien originaire de Pessamit, a souligné que ce qu'a vécu Joyce Echaquan n'est pas un cas unique.

Dans tous les centres hospitaliers qui sont proches de communautés autochtones, il y a toujours des tensions raciales qu'on peut sentir, a-t-il notamment dit.

La mort de Joyce Echaquan a eu des répercussions importantes, tant dans la communauté autochtone que dans le système de santé. Le Dr Stanley Vollant, chirurgien innu, réagit.

[Joyce Echaquan] est comme la George Floyd ou la Breonna Taylor du Québec, mais au lieu de la police, c’est du personnel hospitalier raciste qui perpétue la violence contre les nôtres, a pour sa part déclaré dans un communiqué la coordonnatrice de la recherche au projet Iskweu, Janis Qavavauq-Bibeau.

Avec les informations de Gabrielle Paul et La Presse canadienne

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