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La famille Echaquan annonce les recours judiciaires entrepris

Le fils de Joyce Echaquan prend son père, Carol Dubé, dans ses bras.

Le fils de Joyce Echaquan et de Carol Dubé prend son père dans ses bras.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Fanny Bédard
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

L'avocat de la famille de Joyce Echaquan promet d'utiliser tous les recours que la loi met à sa disposition pour faire la lumière sur la mort de la femme atikamekw de 37 ans à l'hôpital de Joliette lundi.

Lors d'une conférence de presse vendredi, Carol Dubé, le veuf de Joyce Echaquan, a d'abord pris la parole, la voix brisée par l'émotion. Il a réclamé que justice soit faite pour sa femme et ses sept enfants qui ne la verront plus jamais.

Je ne veux pas que sa mort soit inutile, a-t-il laissé tomber en larmes. Le racisme systémique a contaminé l'hôpital de Joliette et a tué ma conjointe.

Une série de recours

L'avocat de la famille, Jean-François Bertrand, a ensuite pris la parole pour annoncer les différentes démarches judiciaires qu'il compte entreprendre, dont un recours en dommages et intérêts contre l'hôpital de Joliette et tous les préposés entendus sur la vidéo tournée par la patiente, mais aussi ceux qui ont été complices par leur silence. Le montant demandé sera dévoilé ultérieurement.

Il a insisté sur le fait qu’il utilisera tous les recours que la loi met à sa disposition pour s’assurer que toute la lumière soit faite sur ce tragique événement.

La famille compte donc aussi entreprendre des démarches afin de bénéficier du programme d'indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC), qui permet aux proches d’une victime d’obtenir des indemnités et du soutien, comme des séances de psychothérapie. Pour ce faire, il faudra prouver qu’il y a eu acte criminel dans le cas de Mme Echaquan, ce qu’entend faire Me Bertrand.

L'avocat Jean-François Bertrand s'adresse aux médias.

L'avocat Jean-François Bertrand a annoncé des recours en dommages et intérêts contre l'hôpital de Joliette pour les événements ayant précédé la mort de Joyce Echaquan, le dépôt d’une plainte à la Commission des droits de la personne et d’une plainte à l’Ordre des infirmières du Québec.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

L’avocat a aussi annoncé le dépôt d’une plainte à la Commission des droits de la personne pour le traitement raciste et discriminatoire dont Mme Joyce Echaquan a été victime dans les dernières heures de sa vie.

Il souhaite aussi adresser une plainte à l’Ordre des infirmières du Québec pour tenter de faire perdre le droit de pratique à l’infirmière congédiée car, dit-il, elle n’est pas digne de continuer à pratiquer la profession d’infirmière.

Il demande encore qu’il y ait une enquête policière qui, espère-t-il, débouchera sur des accusations criminelles.

L’avocat compte intervenir comme partie intéressée dans l’enquête du coroner, annoncée par le premier ministre Legault, pour lui soumettre toutes les informations pertinentes.

Nous allons également demander qu’il y ait une enquête publique qui soit faite par rapport au traitement réservé aux membres de la communauté atikamekw à l'hôpital de Joliette, déclare aussi maître Bertrand.

« Faut que le gouvernement se réveille.  »

— Une citation de  Me Jean-François Bertrand

L'avocat interpelle également le premier ministre Legault pour qu'il reconnaisse l'existence du racisme systémique au Québec qui sévit, dit-il, à l’encontre des membres des Premières Nations. Quand on refuse de reconnaître un problème, on fait partie du problème, lâche-t-il.

L'avocat a tenu à rappeler que les Autochtones ne se plaignaient pas de l'absence de justice, mais plutôt de la présence d'injustices.

Le chef de la communauté de Manawan, Paul-Émile Ottawa, a tenu, quant à lui, à rappeler que si les appels à l'action contenus dans le rapport Viens (CERP) avaient été mis en œuvre, il n'y aurait pas eu cette mort.

Les chefs de la nation atikamekw continuent d'exiger une rencontre avec le premier ministre du Québec, a-t-il dit, afin d'aborder la question de Joyce Echaquan, mais aussi la problématique du racisme à l'hôpital de Joliette et les enjeux qui nuisent aux relations entre l'État québécois et la nation atikamekw.

Le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé, refuse que la mort de sa femme soit inutile. La femme de 37 ans, qui est mère de 7 enfants, est morte à l'hôpital de Joliette dans des circonstances troubles. La famille a décidé d’intenter une poursuite contre l'hôpital pour obtenir réparation. Le reportage de Valérie-Micaela Bain

Arrêtez de nier!

Il avait également un message pour le maire de Joliette Alain Beaudry : Le fait de nier que le racisme existe à Joliette fait certainement partie du problème. Il l'invite donc à le contacter pour lui expliquer la réalité vécue par sa nation.

Les funérailles de Mme Echaquan auront lieu mardi dans la communauté de Manawan.

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