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Des mots autochtones en partage

Les artistes qui seront du spectacle « Kiciweok : lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens »

Les artistes qui seront du spectacle « Kiciweok : lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens »

Photo : Courtoisie Centre du Théâtre d’Aujourd’hui

À quelques jours de la fin de l’Année internationale des langues autochtones, les premiers peuples n’ont pas dit leur dernier mot. Les 11 et 12 décembre, à Montréal, 13 artistes diront, chacun à sa manière, un mot dans leur langue à l’invitation de l’artiste multidisciplinaire Émilie Monnet.

Eatenonha est le seul mot qu’accepte de dévoiler l’idéatrice et metteuse en scène Émilie Monnet. Un mot chargé de sens que prononcera l’historien Georges Sioui dans le cadre de l'événement Kiciweok : lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens. Il s’agit aussi du titre du plus récent ouvrage de ce philosophe wendat.

Plus qu’un mot, il s’agit en réalité, comme lui a expliqué George Sioui, d’un concept qui véhicule le caractère sacré de la féminité dans la pensée autochtone.

Mot concept, mot en voie de disparition, mot le plus long en cri, chaque personnalité a choisi un mot, mais c’est une porte d’entrée pour pénétrer dans leur univers et dans leur réflexion par rapport à la langue, aux langues autochtones et à la culture, précise Émilie Monnet.

Pour certains des artistes qui monteront sur scène, il s’agit aussi d'une réappropriation de la langue d’origine une prise de paroles qui m’intéressait aussi pour montrer à quel point les langues sont revitalisées grâce à plein d’initiatives qui permettent à la communauté d’apprendre les langues, ajoute Mme Monnet en citant ces organismes qui offrent des cours de langue comme Montréal autochtone, ou les technologies qui proposent des cours en ligne.

13 mots en 8 langues

Artiste en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (CDT'A), Émilie Monnet a été invitée à concevoir le spectacle événementiel annuel en plus des deux créations prévues. Elle-même, habitée par la langue anichinabée de ses ancêtres, s’est inspirée du spectacle 26 lettres : abécédaire des mots en perte de sens du dramaturge Olivier Choinière pour créer Kiciweok : lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens.

En anichinabé, Kiciweok fait référence à ceux et celles qui ont une voix forte et claire. Outre Georges Sioui, ces voix fortes se nomment Marie-Andrée Gill, Roger Wylde, Sylvia Cloutier, Nahka Bertrand, Catherine Boivin, Tomson Highway, Josephine Bacon, Alexandre Nequado, Mikon Niquay, Hannah Claus, Nancy Saunders et Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo.

Olivier [Choinière] imposait le mot à chacun de ses artistes, dit Émilie. En ce qui la concerne, elle a préféré les laisser libres de le choisir et de le partager dans un geste artistique. Le spectacle a un caractère très ludique : Je pense que ça va être des prises de parole assez spontanées, avec beaucoup d’humour et, en même temps, beaucoup de choses profondes qui vont être partagées aussi.

Ces 13 mots cohabitent dans l’espace et forment un tout dans le cadre de ce spectacle.

Une citation de Émilie Monnet

C’était fascinant de voir les propositions des artistes, pour tous les mots j’étais emballée, puis ça permet aussi d’apprendre des nouveaux mots et d’entrer dans la conception du monde véhiculée par ces mots-là, poursuit, toujours aussi cachottière, celle qui pendant sa résidence d'artiste au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui a déjà créé le spectacle Okinum pour lequel elle est finaliste au prix Michel-Tremblay.

Émilie Monnet.

Émilie Monnet

Photo : Christian Blais

La lune du savoir et des ancêtres

Alors que résonneront des mots en innu, en anichinabé, en inuktitut, en déné, en atikamekw, en cri, en wendat et en mohawk, la 13e pleine lune autochtone brillera dans le ciel, même si, scientifiquement parlant, ce sera la 12e pleine lune de l'année. Cette lunehonore les savoirs et les ancêtres, elle rappelle le temps de se réunir et de partager les histoires.

L’artiste visuelle atikamekw Meky Ottawa partagera la scène avec les artistes de la parole. Elle reprendra le concept lunaire en l’adaptant pour s’en servir comme surface de projection pendant que Moe Clark, artiste pluridisciplinaire métisse se chargera de la trame sonore.

Et l’Année internationale des langues autochtones dans tout cela?Je pense que toutes les années devraient être les années des langues autochtones. Ce serait important que ces langues soient plus audibles. Il reste beaucoup de travail à faire, pense Émilie Monnet, convaincue que ces diverses langues viennent enrichir la société. Elle souhaite une plus grande sensibilisation sur l’importance de les protéger et de leur donner un espace pour qu’elles soient entendues, par exemple les noms de rue. Il faut s’assurer qu’elles soient toujours dynamisées et qu’elles ne cesseront pas d’exister, conclut Émilie Monnet.

Kiciweok : lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens

Coproduction : Jamais lu, Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et Onishka

Les 11 et 12 décembre au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal

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