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Assurer la survie des langues autochtones, un défi de taille

Le 31 mars est la Journée nationale des langues autochtones.

Le 31 mars est la Journée nationale des langues autochtones.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le Canada compte plus de 70 langues autochtones, mais l'avenir de certaines d'entre elles est menacé puisqu'elles ne comptent qu'une poignée de locuteurs. Coup d'œil sur la situation alors que le 31 mars a été désigné Journée nationale des langues autochtones.

Un texte d'Antoine Samson

Selon le dernier recensement, 260 550 Autochtones sont en mesure d’entretenir une conversation de base dans une langue autochtone.

Ces statistiques montrent cependant que les jeunes Autochtones sont plus nombreux à parler le français et l'anglais comme langue maternelle comparativement à leurs ancêtres.

« Dans ma communauté, la quasi-totalité des personnes âgées de plus de 70 ans ne parle que l'innu, mais les jeunes savent parler plus d’une langue. C’est positif, mais il ne faut pas perdre de vue nos racines », prévient la linguiste Yvette Mollen.

L'enseignante en langue innue se réjouit que des étudiants non autochtones choisissent d’apprendre sa langue maternelle, mais elle admet que les défis sont nombreux pour faire rayonner sa culture.

« Mes étudiants peuvent avoir des conversations de base, mais il faudrait qu’ils s’intègrent dans les réserves pour acquérir des connaissances supplémentaires », souligne-t-elle.

L’ethnologue huronne-wendate Isabelle Picard salue pour sa part l'implication des communautés autochtones pour assurer la pérennité de leur culture.

Elle cite en exemple le projet Yawenda qui a permis la renaissance de la langue huronne-wendate qui s’est éteinte au tournant du XXe siècle.

« Des recherches ont été faites, ils ont rebâti la langue, l’ont standardisée et ont fait des outils pédagogiques. Maintenant, ils l’enseignent […], c’est un outil identitaire et culturel très fort ».

Une meilleure reconnaissance

Mme Picard estime néanmoins que les gouvernements ont des responsabilités « morales et politiques » dans la transmission et la conservation des langues autochtones.

« Avec les pensionnats, on prenait les enfants en bas âge et on les obligeait à parler le français ou l’anglais, c’était interdit de parler une langue autochtone, c’est le gouvernement qui a fait ça », fait-elle valoir.

Les langues autochtones sont protégées en vertu de l’article 35 de la Charte canadienne des droits et libertés sur les droits ancestraux. Or, elle croit qu’Ottawa doit aller plus loin et reconnaître les langues autochtones comme langues officielles.

« C’est symbolique, mais cette reconnaissance-là est extrêmement importante, ça fait partie du processus de guérison et ça permettrait éventuellement d’avoir les ressources pour aider ces langues-là à perdurer », conclut Mme Picard.

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