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Innu Nikamu : créer des ponts en chansons

Nikamu mamuitun sur la scène du Festival Innu Nikamu à Mani-Utenam.

Nikamu mamuitun sur la scène du Festival Innu Nikamu à Mani-Utenam.

Photo : Guy Bois

Radio-Canada

C'est le groupe Nikamu mamuitun qui a lancé officiellement jeudi soir le 33e Festival Innu Nikamu. Un groupe de huit jeunes chanteurs, autochtones et non autochtones, qui ont accordé leurs voix pour donner vie à une réconciliation qui reste toujours à construire.

Un reportage de Guy Bois, d'Espaces autochtones

« Moi, je l’aime beaucoup cette gang-là. Pis je l’aime encore plus parce qu’ils chantent chez nous et qu’ils sont hyper talentueux », dit Florent Vollant entre deux chansons lors du spectacle d’ouverture de la 33e édition du Festival de « l’homme qui chante » de Mani-Utenam ».

Florent Vollant est l'un des deux guides, avec Marc Déry, de ce groupe formé au printemps lors d’un atelier de création qui s’est déroulé à Petite-Vallée. Un groupe qui, sans tambour ni trompette, mais avec beaucoup de guitare, de percussion et de poésie, est en train de donner corps à un mot qui risque d’être vidé de son sens à force d’être utilisé à toutes les sauces.

C’est bel et bien de réconciliation qu'on parle, mais sans que le mot ne soit dit.

« On s’connaissait pas du tout quand on est arrivés à Petite-Vallée. Pis là, on a passé du temps ensemble. On a rêvé. On a chanté. On a dansé. On a grandi. Pis là, on s’en va vers l’étape d’aller en studio, » dit le mentor. Un enregistrement qui pourrait se faire dès septembre.

C’est donc dire que le travail progresse. Que les accords se trouvent. Que les voix s’entremêlent en harmonie. L’un apportant à l’autre la note qui manque, l’image qui restera, le refrain qui accroche l’oreille.

« Chacun y est allé de sa chanson. On y a ajouté des mots en français, mais aussi en innu pour en faire des chansons bilingues. Pis y a cinq chansons nouvelles qui sont nées de ça, des chansons originales », me lance Marcie.

Marcie vient du Saguenay. Elle habite à un jet de pierre de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue). Pourtant elle n’avait jamais été en contact avec un Autochtone.

« J’étais jamais allée sur une réserve, c’est donc quelque chose de tout à fait nouveau pour moi. J’avais jamais eu d’amis autochtones. C’est vraiment le fun d’être ici chez eux. Pis de constater comment la culture autochtone est vivante », dit cette grande jeune femme aux cheveux noirs… qu’on pourrait facilement prendre pour une Innue.

Une bannière du Festival Innu Nikamu

Une bannière du Festival Innu Nikamu

Photo : Guy Bois

Marcie a prêté sa voix jeudi soir en tant que choriste à Matiu, un Innu de la place. Rondouillard, l’œil rieur, il a des accents de Richard Desjardins.

« Le premier spectacle n’était pas aussi tight que ça. On voit le cheminement. Le partage se fait bien. Tout le monde est intéressé par l’autre », avance Matiu.

Et il poursuit : « On veut créer des ponts. Mais si on veut créer des ponts, il faut aller voir de l’autre bord pour voir ce qui se passe aussi. J’aime ça le fait de créer. De faire bouger les choses. Le monde voit qu’on a du fun sur le stage. C’est ça le partage. C’est vers là qu’on devrait aller ».

C’est des échanges en musique, mais c’est des échanges en culture aussi », ajoute Karen Pinette, elle aussi originaire de Mani-Utenam et qui a grandi avec le Festival Innu Nikamu.

« Au début, je pensais que ça allait être très difficile, mais qu’on allait réussir tout de même. À la fin, on est tous amis, on est tous en harmonie. C’est au-dessus de mes attentes, vraiment », dit-elle avant de courir sur la scène parce que son tour est arrivé et que les autres la pressent de « se grouiller ».

Florent Vollant a de toute évidence un plaisir fou à regarder « ses » jeunes, avant de conclure avec un clin d’œil : « À côté d’eux, j’ai l’air bon, je profite de leur talent ».

 

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