•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Un groupe d'aînés, en pleine discussion, assis d'autour d'une table.
Radio-Canada / André Vuillemin

Texte : Marie-Claude Lyonnais Photographies : André Vuillemin

Ils ont 70 ou 80 ans, mais ils ne sont pas vieux pour autant. Au contraire, les aînés de Saint-Camille sont fringants, parfois même un brin délinquants, mais toujours dans le but d’insuffler de la vie à leur petite communauté de 550 âmes.

Excursion en Estrie, à la recherche des secrets de la vigueur d’un village tissé serré. Là où les mains courbées par le temps sont toujours tendues vers celles de la jeunesse.

On vous attendait! Entrez! Entrez! Voulez-vous un café? Un thé? Un verre d’eau? À peine le pied mis au centre culturel Le P’tit Bonheur de Saint-Camille, son directeur, Benoît Bourassa, nous accueille chaleureusement et nous dirige vers la salle principale.

Cinq personnes, attablées devant un café et une assiette de pâtisseries, discutent tranquillement. Ce sont des membres des Tamalous (Tu as mal où?), un club d’aînés – et parfois d’invités de passage – qui viennent refaire le monde chaque matin, du lundi au vendredi.

À défaut d’avoir un Tim Hortons dans leur village, ils ont créé leur lieu de rencontre où ils échangent sur des activités à venir, comme la préparation des repas communautaires ou l’organisation du salon de création annuel, ou tout simplement de ce qu’ils souhaitent pour la pérennité de leur communauté.

Une affiche de bois indiquant le nom des Tamalous, fabriquée par l’un de ses membres, Mario, orne le dessus de la fenêtre ; une façon d’officialiser un club qui est loin d’être formel. Mais leur mécanique est bien huilée; le premier arrivé le matin prépare le café, et parfois, comme ce matin, des pets de sœur. En voulez-vous un?, propose Muriel, une dame au sourire éclatant que tout le monde appelle Mumu.

Un homme assis à une table. Il est accoté sur sa main gauche.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: « On se rencontre cinq fois par semaine, parce que la fin de semaine, il faut qu’on se repose! », dit en soupirant Jacques Proulx, avant d’éclater de rire.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Les Tamalous, c’est l’une des multiples initiatives mises sur pied par les personnes âgées à Saint-Camille pour dynamiser leur milieu. Jacques Proulx est l’un des habitués. On vient ici pour mémérer, critiquer les systèmes, parce que nous, on sait tout, et les autres ne savent rien!, explique-t-il, malicieux, sous les rires de ses amis. On commente le Canadien quand il ne joue pas –pour rester de bonne humeur.

Cet agriculteur retraité à l’humour vif, ancien président de l’Union des producteurs agricoles, a vécu toute sa vie dans le village, auquel il est fortement attaché. Il a été impliqué dans une myriade de projets et a même été décoré de l’Ordre national du Québec en 1995 pour ses engagements auprès de la communauté.

Parmi les autres implications de l’octogénaire : le Groupe du coin, un regroupement de citoyens-investisseurs qu’il a cofondé à la fin des années 1980. Ce groupe, c’était à la base quelques citoyens soucieux de préserver le magasin général qui allait mettre la clé sous la porte. On ne voulait pas le perdre. On avait à cœur de préserver ce patrimoine.

Leur mission ne s’est pas arrêtée là, au contraire.

Deux hommes devant un bâtiment blanc.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: Jacques Proulx et Sylvain Laroche font équipe depuis des années pour le bien-être de leur communauté. Le premier a l’habitude d’être sur le devant de la scène; l’autre a un style beaucoup plus discret. Mais la chimie opère à merveille.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Sylvain Laroche est le complice de Jacques depuis de nombreuses années et fait aussi partie des membres fondateurs du Groupe du coin. Il le rencontre devant la Corvée, une coopérative d’habitation qui a aussi pu voir le jour grâce à eux. Ils ont acheté le vieux presbytère, qui a été transformé en logements abordables.

Les deux se complètent : si Jacques est reconnu pour être la bougie d’allumage, Sylvain est perçu comme la force tranquille qui mène les projets à bon port. L’idée de transformer le magasin général en P’tit Bonheur, un centre communautaire et culturel, vient de lui.

« Notre mission est intergénérationnelle. La première ligne est assez simple : gérer un lieu de rencontre pour tous les groupes d’âge. Cela fait 35 ans qu’on pense toujours à des activités pour les aînés, les enfants. »

— Une citation de  Sylvain Laroche
La face du P’tit Bonheur de Saint-Camille
Radio-Canada / André Vuillemin

Aujourd’hui, la réputation du P’tit Bonheur dépasse les frontières du petit village estrien. Avec ses spectacles, sa salle d’exposition et son café, il est devenu un point central dans la vie des résidents. Il était même au cœur d’un article encensant la solidarité de Saint-Camille, publié dans Le Monde diplomatique, en 2006.

« Comme on avait biffé la religion de nos vies, ça prenait de nouveaux perrons d’église, de nouveaux lieux de rencontre. »

— Une citation de  Jacques Proulx

Une bonne partie de la vivacité du P’tit Bonheur vient de l’implication des aînés, qui mettent bénévolement la main à la pâte pour offrir, entre autres, un dîner communautaire au village deux fois par mois. Régulièrement, une classe de l’École du Christ-Roi, située de l’autre côté de la rue, vient y manger gratuitement. Aujourd’hui, ce sont les élèves de la maternelle qui sont venus profiter de la soupe et des pâtes gratinées.

« On veut les intégrer dans la vie communautaire du village, leur permettre de créer des liens avec nos aînés, avec l’équipe de bénévoles. Quand tu vois vieillir les gens, t’as le goût de rester pour en prendre soin. »

— Une citation de  Mélanie Pelletier, animatrice et médiatrice entre l’école et la communauté
Une dame habillée de rouge verse du jus dans des verres.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: La gratitude, l’accueil, la solidarité : ce sont toutes des valeurs que Mumu tente de transmettre aux enfants à travers son engagement et ses multiples petites attentions.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Mumu, la grand-maman du village, déborde de bonté pour ses petits visiteurs, qui y sont tout aussi attachés. Il faut voir comment ils s’agglutinent autour d’elle lorsqu’ils arrivent en trombe dans Le P’tit Bonheur. Mumu a pensé à tout : les pichets d’eau, les nappes, les centres de table, même un endroit où mettre les mitaines pour éviter de les perdre. J’ai toujours fait de mon mieux pour que cette bâtisse-là soit une maison, souffle-t-elle, avec tendresse.

L’art de l’accueil est une valeur phare pour Mumu. Elle l’a même enseigné aux élèves lors d’un atelier, à l’automne, elle qui trouve aussi le temps d’être une bénévole assidue à l’école.

« Elle a comme une étincelle d’enfant. C’est un cœur sur deux pattes. C’est notre gardienne du savoir. C’est notre mémoire. »

— Une citation de  Mélanie Pelletier, animatrice et médiatrice entre l'école et la communauté
Un homme pile des pommes de terre dans un énorme chaudron. Il a un bandeau vert sur la tête.
Radio-Canada / André Vuillemin

C’est au tour de Sylvain Laroche aujourd’hui, et de trois autres personnes dévouées, d’enfiler un tablier pour touiller la soupe, préparer la purée et cuire les desserts pour ce dîner communautaire. On a une bonne soixantaine de bénévoles dans une communauté de 550 personnes, affirme le directeur, Benoît Bourassa. Et il y en a déjà eu plus!

Le centre communautaire est aussi réputé pour ses vendredis pizza. La meilleure pizza du coin!, souligne fièrement Mario, qui vient toutes les semaines pétrir la pâte, avant d’ajouter, avec un petit sourire : Même si c’est la seule!

Beaucoup de bonnes idées ont vu le jour au-dessus d’une pointe!, affirme pour sa part le coordonnateur à la Corporation de développement socioéconomique de Saint-Camille, Olivier Brière. C’est l’endroit pour rencontrer quelqu’un et discuter d’un projet de façon informelle!

Saint-Camille est aujourd’hui le reflet des bonnes idées de ses citoyens.

Un homme derrière un orgue dont le couvercle a été ouvert. Il regarde au loin et sourit.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: Chaque année, les enfants de l’école apprennent une chanson qu’ils interprètent accompagnés de leurs parents, de retraités et de tout un orchestre lors d’un concert estival au Camillois.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

À un jet de pierre du P’tit Bonheur se trouve l’ancienne église du village, devenue le Camillois. Jean-Pierre Harel y présente fièrement les orgues, dont il caresse doucement les touches avant d’en jouer quelques notes.

Ce centre culturel est reconnu pour ses concerts de musique ancienne. Jean-Pierre, qui les organise bénévolement, est un véritable passionné. Depuis 15 ans, il tente de rendre l’expérience moins constipée et plus accessible en rapprochant les musiciens du public.

« On a reçu des musiciens de l'Italie, du Brésil, de la France, de la Belgique. Ils viennent en tournée au Canada à Vancouver, à Toronto, à Montréal... et à Saint-Camille! »

— Une citation de  Jean-Pierre Harel
Un gros plan d'un orgue à queue
Radio-Canada / André Vuillemin

Les concerts attirent bien des aînés de la communauté, friands de cette musique. Mais Jean-Pierre dévie la conversation vers la jeunesse, lui qui se rend occasionnellement à l’école pour y tenir des activités. Il raconte, ému, l’histoire de ce petit enfant qui a dit ressentir le son du violoncelle dans son ventre.

« Les enfants ne sont plus en contact avec cette musique. Ils ne sont pas obligés d’aimer cela, mais le partage, pour moi, c’est très important. Permettre la découverte et la passation. »

— Une citation de  Jean-Pierre Harel
Deux dames regardent une crèche de Noël dans un kiosque extérieur en bois.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: Une maison en pain d’épices, des boules colorées, des petits lutins : le kiosque situé au centre de Saint-Camille garde pour l’instant des relents de Noël, mais tout sera bientôt retiré pour adapter la décoration au moment de l’année.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Devant le Camillois se trouve un kiosque richement décoré. Ce sont les œuvres de Lorraine Arsenault et de Monique Royer, deux grands-mères bricoleuses en herbe qui ont toujours eu à cœur que leur village soit plus beau, si bien qu’elles ont décidé d’y contribuer elles-mêmes.

Dans le temps, je m’occupais du volet Villages fleuris. J’ai planté les fleurs dans le village tout le temps, tout le temps, se rappelle Monique. Elle a ensuite démarré un petit programme de bricolage avec des personnes âgées de la coopérative d’habitation la Corvée, pour amener de la vie.

Les décorations se sont ensuite multipliées dans le village. Des cœurs à la Saint-Valentin, des lutins à Noël, des poussins à Pâques. Normalement, tu demandes des permissions pour faire des choses de même, mais on n’a rien demandé à la Municipalité! s’exclame fièrement Monique. Et on a saisi une partie d’un garage municipal pour ranger notre matériel.

Ils n’ont pas eu le choix, ajoute en ricanant Lorraine. Ils nous ont même donné un tout petit budget!

Elles ont également décidé d’agrémenter les sentiers de marche qui serpentent dans le petit boisé situé sur les terres de Jacques Proulx, avec sa bénédiction. On a commencé dans celui où il y a un petit pont couvert, avec des coccinelles, explique Monique.

Depuis, une multitude de gnomes et de petits animaux se sont ajoutés; les élèves de l’école participent à cet effort en fabriquant des décorations. Les deux espiègles grands-mères ne se limitent plus au bricolage. Celles qui disent prendre leur folie en main réalisent également des animations et des chasses au trésor, au grand bonheur des enfants.

« La création, on est tombées dedans. On aime les jeunes ; on veut s’occuper d’eux. »

— Une citation de  Monique Royer

Si les aînés prennent soin de leur communauté, celle-ci veut aussi les chouchouter pour qu’ils aient un milieu de vie agréable. Il y a eu plusieurs activités dans les résidences. Ils ont eu droit à du cirque, à de la danse, à du mandala, à de la musique traditionnelle, à des contes musicaux…, énumère Marie Dion, la directrice de Culture aux aînés, l’organisme derrière ces activités. Pendant la pandémie, on a fait une campagne de sociofinancement appelée Je suis aidant culturel, qui a permis de présenter plus de 20 spectacles extérieurs!

Des chercheurs ont mis sur pied cet organisme, en décrochant un prestigieux financement national, celui du programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Ce fut un financement très bien investi, qui a fait bouger les choses, souligne en riant Suzanne Garon, la chercheuse principale à l’origine du projet qui visait à améliorer la santé des personnes âgées à travers l’art et la culture. Démarré à Saint-Camille, Culture aux aînés aura bientôt des ramifications dans trois MRC de l’Estrie.

Son initiative phare : une série de capsules vidéo et de balados, appelée Paroles de sages. L’idée a été suggérée par le Conseil des sages, un comité consultatif composé de personnes âgées de la communauté. Les aînés s’expriment sur toutes sortes de sujets : leurs rapports à la culture ou encore les habitudes qui leur font du bien dans leur quotidien, explique la chargée de projet de Paroles de sages, Mariane Ménard.

Un babillard rempli d'affiches dont une où est inscrit la programmation des spectacles en ligne offert par Le P'tit bonheur de Saint-Camille.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: Culture aux aînés a dû innover pendant la pandémie. Comme ailleurs, les personnes âgées de Saint-Camille souffraient de l’isolement. Des spectacles ont été mis en ligne pour égayer leur quotidien.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Trouver sa place peut parfois être difficile pour certaines personnes. Je me souviens d’un monsieur qui nous disait avec tellement d’émotions à quel point cela faisait du bien de montrer que les aînés avaient encore des choses à dire, souligne Mariane Ménard. Ils ne se sentent pas toujours valorisés, ne sentent pas que leur parole est importante.

Sylvain Laroche soutient d’ailleurs que la Municipalité travaille fort pour que la communauté ait une vision très positive de ses aînés. J’ai répertorié 60 lieux, organisations et projets où les aînés sont impliqués, dit-il avant de débiter la liste : babillard, bibliothèque, préparation de l’Halloween…

L’organisme Culture aux aînés est en pleine croissance et s’est taillé une réputation enviable dans le cercle des experts en participation sociale des personnes âgées. Des chercheurs de l’Université de Sherbrooke continuent d’évaluer comment cette approche culturelle pourrait être poussée plus loin, et Suzanne Garon est toujours en communication avec l’Organisation mondiale de la santé pour développer des approches novatrices concernant la santé des populations vieillissantes.

De quoi donner des ailes à toute l’équipe. On espère que [notre modèle] est exportable, déclare la directrice générale de l’organisme, Marie Dion. D’être une référence mondiale en art et en santé pour les aînés.

Des petits camions d'enfants sur le bord d'une fenêtre.
Radio-Canada / André Vuillemin

Lorsqu’on demande à Jacques, Mumu, Mario, Lorraine, Monique, Jean-Pierre et Sylvain pourquoi ils s’investissent autant dans leur communauté, le mot jeunes revient continuellement dans la discussion. Oui, ils veulent transmettre leurs passions, mais surtout, ils veulent conserver la vitalité de leur village et éviter sa décroissance démographique. Comme ils considèrent qu’il est difficile de convaincre des immigrants de choisir la vie rurale – même s’ils sont les bienvenus! –, ils misent sur le désir des enfants de demeurer à Saint-Camille, et celui des jeunes familles à rechercher un milieu campagnard.

Pour y arriver, on innove. Par exemple, le Groupe du coin a pris à bras le corps la pénurie de services de garde. Il a investi en 2022 dans l’achat d’une maison pour la louer à une personne intéressée à y démarrer une garderie en milieu familial.

La catastrophe de nos milieux ruraux, c’est que les gens attendent, martèle Jacques. Il faut avoir des projets, arrêter de se laisser mener. Il faut se prendre en main!

Un enfant qui entre dans un autobus.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: L’école est le noyau du village, d’où l’importance d’en prendre bien soin. Cela se perçoit dans l’amour des enfants pour leur communauté, selon Jacques Proulx. « La fierté. La fierté du monde… Que ce soit les aînés ou les jeunes, ils sont fiers de vivre ici! »   Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Dans ce contexte, pas étonnant qu’ils soient plusieurs à vouloir s’impliquer auprès de l’école – le noyau du village, selon eux – pour y transmettre leurs connaissances. Ou encore, à tout moment, être prêts à fournir de leur huile de coude.

Dans les grandes forces de nos aînés, l’entraide est là. Tu demandes aux gens : "Viendrais-tu réfléchir à un projet?" et il y a toujours cet enthousiasme de leur part de s’impliquer. Ça m’a toujours fasciné, affirme Sylvain.

Un adulte qui regarde des enfants en rang dans une cour d'école.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: L’attachement des jeunes aux plus vieux de la communauté s’observe quotidiennement. « Pour moi, un des signes, c’est quand les jeunes te reconnaissent, te saluent, te sourient », remarque Sylvain Laroche.   Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Sylvain croise un groupe de jeunes revenant du parc municipal, ses grands de 6e, s’exclame-t-il, avec fierté. Chaque année, il organise un camp dans un petit boisé du coin pour les finissants du primaire afin de marquer cette grande étape. Les élèves le saluent chaleureusement; ils échangent quelques mots avec lui. Visiblement, celui qui se fait un devoir de leur rappeler les valeurs qui nous animent encore est fortement apprécié.

On a un super retour des jeunes, souligne-t-il, touché. On sent que l’action qu’on fait, elle sert à quelque chose! On est tous des grands-parents, conscients du monde dans lequel on vit. Avec ce qu’on fait ici, on espère que cela va apporter un peu de justice et de paix.

« C’est ça, une communauté. Elle ne vit pas que dans le passé, mais elle utilise le passé pour créer l’avenir. »

— Une citation de  Jacques Proulx
Des aînés assis autour d'une table.
Radio-Canada / André Vuillemin
Photo: Si les aînés sont si épanouis à Saint-Camille, c’est aussi parce que la Municipalité fait de nombreux efforts pour assurer leur bien-être. « Elle a des politiques de la famille; c’est une municipalité amie des aînés », mentionne Sylvain.  Crédit: Radio-Canada / André Vuillemin

Pour conserver cette société dynamique et vivante, Jacques est d’ailleurs catégorique : il faut des projets, toujours des projets et encore plus de projets. C’est ce qu’on a fait avec Le P’tit Bonheur. On a donné le lieu, mais on a dit : "Faites de quoi!" [...] Si on s’assoit sur nos lauriers, tous [nos efforts] disparaissent, le temps de le dire.

Comme pour appuyer ses dires, les Tamalous terminent leur café et s’activent. Mumu doit préparer les tables pour le dîner communautaire. Jean-Pierre doit se rendre au Camillois. Jacques a des courses à faire.

En ramassant les tasses et les assiettes, ils se disent fiers de vivre à Saint-Camille et comptent y faire leurs marques longtemps.

« On ne veut pas être dans un mouroir ici. On ne veut pas mourir avant le temps, ou être morts pendant 20 ans avant de mourir pour de vrai! »

— Une citation de  Jacques Proulx

Partager la page