Quand L’atelier culturel a lancé l’invitation à Ponteix de faire le tournage d’une performance en solo, le lieu choisi par Mario Lepage était à la fois inusité et d’une grande importance symbolique.
Un texte de Francis Marchildon
Pour le protagoniste et âme dirigeante de la formation électro et rock indie Ponteix, il était grand temps d'un passage musical dans le village qui a inspiré le nom du groupe. Et c'est en solo, dans un silo, que le multi-instrumentiste a réalisé son souhait.
Ça fait depuis le début de la conception du projet de Ponteix que je veux venir ici faire quelque chose. C’est un peu mythique comme village. Pour moi, c’est vraiment spécial de pouvoir venir ici, puis faire un live session.
La tour à eau et l'Église sont emblématiques du petit village fransaskois. Photo : Radio-Canada/Cory Herperger Pour un auteur-compositeur-interprète, les paroles d’une chanson doivent passer deux tests bien importants et bien différents. Celui du sens et celui du son. C’est la même réflexion qui a guidé Mario Lepage lors de la création du groupe Ponteix.
Le sens :
Pour Mario Lepage, la petite communauté du sud de la Saskatchewan représente l’authenticité et la résilience. Deux qualités qu’il cherche à mettre de l’avant avec son projet musical.
Ponteix, c’est un petit village francophone, qui a plus ou moins à travers les années réussi à rester intact dans sa culture et dans sa francophonie. Pour moi, c’est ça que je veux représenter dans ma vie personnelle et c’est ça qui ressort dans les textes que j’écris et dans la musique que je crée.
L'Église Notre Dame d'Auvergne qui trône au milieu du village, continue d'accueillir des fidèles. Photo : Radio-Canada/Cory Herperger Le son :
Quand est venu le temps de choisir le nom du village fransaskois qui allait incarner cet esprit de résilience, Mario Lepage avait l’embarras du choix, mais c'est son oreille qui a eu le mot final.
J’avais plusieurs options dans la fransaskoisie. J’avais le choix de m’appeler Zénon Park, St-Denis, Vonda, Prud’homme, Trinité, Bellevue... Mais j’ai choisi Ponteix, parce que phonétiquement c’était le plus intéressant.
Voilà ce qui explique comment l’artiste originaire de St-Denis en Saskatchewan est devenu Ponteix.
Mario Lepage, alias Ponteix a fait résonner sa chanson Petite Fleur dans un des silos à grain de Ponteix. Photo : Hannah Alex Photography Monter sur les planches à Ponteix était bien spécial, mais quand ces mêmes planches sont surmontées d’un silo à grain, l’impact est encore plus significatif pour l’artiste qui connaît bien le monde de l’agriculture.
Ça me rappelait ma jeunesse. Élevé sur une ferme, j’ai souvent vu des élévateurs à grain, mais j’ai jamais imaginé jouer dedans!
À l'ombre des grandes portes rouges du silo à grain, l'artiste s'est produit dans un lieu qui a marqué son enfance à la ferme. Photo : Radio-Canada/Cory Herperger Ce village de Gaulois
fransaskois, entouré de ses forteresses de la survivance, fait écho à la persévérance dont font preuve les artistes comme Ponteix en temps de pandémie.
On planifiait aller en France plusieurs fois dans l’année… mais entre-temps on crée beaucoup. Que ce soit avec Ponteix ou avec d’autres artistes qui viennent à mon studio à St-Denis. Ça donne un bon break en fait. Mais là on commence à avoir hâte de recommencer!
Mario Lepage a bravé les -10 degrés Celcius à son clavier. Photo : Radio-Canada/Cory Herperger Le projet Ponteix, auquel sont greffés le guitariste Stacy Tinant et le batteur Jeff Romanyk, a remporté de nombreuses distinctions depuis le lancement d'un premier mini-album en 2016. Mario Lepage a notamment remporté le prix de réalisateur de l’année au Western Canadian Music Awards en 2019 pour l'album Bastion.