À première vue, les peintures de l'artiste vancouvéroise Marion Landry donnent l’impression d’avoir été faites à l'ordinateur tant elles sont précises et minutieuses. Lorsqu'on s’en approche, elles révèlent tout le travail et la passion de leur créatrice.
Un texte de Pierre Beaudoin
L’atelier culturel est allé à sa rencontre pour voir d’un peu plus près son travail créatif voué à l’art abstrait géométrique.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la peinture?
J’ai toujours peint, depuis que je suis toute petite. Plus tard, je voyageais beaucoup pour mon travail de visualisation 3D en architecture et ingénierie. Je passais énormément de temps dans des chambres d'hôtel à travailler tard le soir. J’étais passionnée, mais j’ai comme un peu brûlé la mèche. Un soir, vers minuit, j’étais dans une conférence et je me suis dit : "qu’est-ce que je fais ici? Est-ce que c’est vraiment ça la vie?" Et puis la réponse, c’est non. [...] Pour moi, les arts sont super importants et aujourd’hui, je partage mon temps entre mon travail à temps partiel et mon studio
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L'artiste Marion Landry dans son atelier Photo : Radio-Canada Pourquoi avez-vous choisi de faire de l’abstrait?
Au début, je faisais beaucoup de paysages. Mais lorsque je suis allée faire mon bac à l’université d’art et de design de Vancouver Emily Carr, tout a basculé. J’ai exploré, approfondi, questionné les choses et c’est vraiment là que j’ai commencé à faire de l’abstrait géométrique,
Une toile de l'artiste Marion Landry. Photo : Marion Landry Comment approchez-vous votre art?
Ce qui m'intéresse, c’est de changer la perception des gens. À première vue, les gens peuvent penser de mes toiles que c’est obsessif et très contrôlé. Ce sont surtout des répétitions de formes et de couleurs que j’arrange sur la toile pour créer une illusion d’espace. Mais plus tu passes de temps avec la toile, plus tu te rencontres qu’il y a des imperfections. Il y a beaucoup d'erreurs, c’est très doux. Alors si tu ne passes pas de temps avec la toile, tu ne le sauras jamais. C’est comme lorsque tu rencontres quelqu’un de nouveau. Et ça, ça me fascine.
Vous préférez les petits ou les grands formats?
Il y a des choses que tu peux explorer dans un grand format que tu ne peux pas faire dans un petit format. Si je te présente un petit triangle, tu réagis d’une certaine manière, mais si je te présente un gros triangle, ton immersion avec la toile est complètement différente.
L'artiste, Marion Landry parle de sa passion pour l'art géométrique. Photo : Radio-Canada/Alexandre Lamic Et vous avez fait quelques peintures murales aussi?
Oui. Ça, c’est encore plus gros et ça te permet de vraiment élargir ta pensée. La première que j’ai faite, c’était derrière un gym. Et ce que j'ai aimé de cette murale, c’est que le mur est en angle et ça m’a permis d’inclure la perspective dans l’objet et ce n’est pas quelque chose auquel j’avais pensé avant. [...] Aussi, avec les murales, tu travailles sur une surface rugueuse. Ce n’est pas comme sur un canevas. Tu as beaucoup moins de contrôle. Et tu dois accepter le risque de te faire "taguer''
, dit Marion Landry en riant.