Jeudi 16 janvier 2014 15 h 46 HNE
![]() La corde au cou ![]() Petites névroses conjugalesJosée Bilodeau est chroniqueuse à Radio-Canada. ![]() Une critique de Josée Bilodeau
Onze ans après sa formation et quelques prix en poche, Le Petit Théâtre du Nord prend toujours le pari de la création. C'est à la dramaturge Fanny Britt qu'a été confiée l'écriture de cette comédie romantique qui fait la belle part à l'amitié. L'été dernier, elle était des trois auteurs de la très amusante Semi-détaché, au Petit Théâtre du Nord, une soirée de trois courtes pièces. Avec La corde au cou, Fanny Britt signe une comédie romantique qui, sans réinventer le genre, offre des moments d'un délicieux humour où l'on reconnaît l'ironie, le rythme et le regard mordant de l'auteure sur nos travers et nos petites névroses. Mariage, angoisses et amitié Julie, qui vit à la campagne, va se marier avec Sylvain. Ça l'angoisse beaucoup; Julie est une anxieuse. Elle invite à la fête ses deux amies d'enfance, Sissi, célibataire, qui habite Chicago et Marie, mariée et mère de famille, qui vit à Montréal. La veille des noces, elles retrouvent également François, un amour d'adolescence qui fait encore tourner les têtes. Et elles retrouvent, bien sûr, leurs souvenirs, leur amitié, leurs angoisses, leurs rêves déçus, le tout avec humour et rebondissements, quiproquos et heureux dénouement. Une écriture qui mérite le détour Le Petit Théâtre du Nord a une belle feuille de route. Si La corde au cou n'a pas l'originalité dans son propos de certaines des productions antérieures de la compagnie, il reste que l'écriture de Fanny Britt (grinçante, drôle et rythmée) mérite le détour.
Sous sa plume, les personnages sont d'un irrésistible ridicule. Même dessinés à gros traits, ils sont attachants, parfois surprenants dans leurs réactions. Comédiens habiles Et ils sont interprétés par des comédiens habiles. Luc Bourgeois et Louise Cardinal, notamment, sont d'une énergie réjouissante. La mise en scène de Sébastien Gauthier fait oublier la mécanique des retours en arrière, et les rebondissements s'emboîtent à un bon rythme dans le joli décor bucolique en deux dimensions d'Émilie Prenoveau, qui s'accorde à merveille avec l'esprit du texte, avec son sourire en coin. La corde au cou parle d'amitié et d'amour, certainement pas avec des propos neufs ni de profondes interrogations, mais avec une légèreté amusante et un magnifique sens de l'autodérision. La corde au coutexte Fanny Britt À lire aussi 10 juillet 2008 L'envers du décor2 juillet 2008 Petites névroses conjugales9 juin 2008 Wulustek: constat lucide4 juin 2008 L'invisible: le mystère reste entier30 mai 2008 Seagull play: autour de Tchekhov28 mai 2008 Oxygène: une bouffée d'air frais28 mai 2008 mady-baby.edu: la disparue28 mai 2008 La marea: fragments d'humanité26 mai 2008 Rex: humour country21 mai 2008 Pi...?! : le goût de la vie |