Le barrage Chalillo

Petit pays d'Amérique centrale, le Bélize est sur le point de construire son deuxième barrage hydroélectrique... situé en pleine forêt vierge protégée. Derrière ce projet, il y a une multinationale canadienne de l'électricité : Fortis, de Terre-Neuve. L'entreprise et le gouvernement du Bélize rencontrent toutefois une vive opposition, puisque plusieurs grandes organisations non gouvernementales locales, mais aussi du Canada et des États-Unis, sont persuadées que le barrage détruira une zone unique et éliminera l'habitat de nombreuses espèces animales menacées, comme le tapir, le jaguar et les grands perroquets rouges. Une lutte à finir entre une compagnie canadienne et les écologistes.

L E  B É L I Z E  E N   B R E F En 1981, le Bélize (l'ancien Honduras britannique) est devenu le dernier pays d'Amérique centrale à obtenir son indépendance. Avec ses 250 000 habitants, il est l'État le moins peuplé de la région. Grand comme le Nouveau-Brunswick, il est couvert par la forêt sur plus de la moitié de son territoire. En Amérique centrale, aucun pays n'a d'ailleurs aussi bien conservé sa forêt tropicale: 40 % de son territoire est strictement protégé. De nombreux voyageurs se rendent au Bélize pour visiter les ruines maya et pratiquer l'écotourisme. *** Superficie: 22 960 kilomètres carrés Capitale: Belmopan Population: 250 000 Langue officielle : anglais; l'espagnol et plusieurs langues autochtones sont aussi parlés Monnaie: dollar du Bélize Nature de l'État: unitaire Chef d'État: la reine Elizabeth II, représentée par le gouverneur, sir Colville Young Nature du régime: parlementaire Chef du gouvernement: Said Musa *** Les nombreuses ruines du pays témoignent de l'existence, il y a 15 siècles, d'un des pôles les plus puissants de la grande civilisation maya.

 

Un paysage transformé

Il y a au Bélize un seul barrage hydroélecrique, qui ne suffit pas à la tâche. Le gouvernement projette d'en construire un deuxième, qui comme le premier serait situé sur la rivière Macal, dans l'ouest du pays.

« Le barrage de Chalillo transformera en amont la rivière Macal en un réservoir de 20 kilomètres de long [à droite, une image modifiée par ordinateur selon les projections]

... et pratiquement tout son affluent, la Raspaculo, sur 10 kilomètres [à droite, une image modifiée par ordinateur selon les projections].

extraits du reportage

La compagnie Fortis « La compagnie terre-neuvienne Fortis qui veut construire le barrage, possède déjà à 95 % le premier barrage, Mollejon. Elle possède aussi à 68 % la compagnie d'électricité du Bélize, BEL, à qui elle vend l'électricité qu'elle produit. Le reste de l'électricité du pays, BEL l'achète entre autres au Mexique. La production du deuxième barrage vise à réduire la facture d'électricité mexicaine. Grâce à ce quasi-monopole, Fortis se vendra à elle-même encore plus de sa propre électricité. Une très bonne affaire. Un contrat de 50 ans et Fortis se fera payer en dollars américains. De toutes les activités de Fortis, celles du Bélize sont proportionnellement les plus rentables. » extrait du reportage

Des espèces menacées

En pleine forêt vierge, la flore et la faune qui bordent la rivière sont menacées par ce projet d'envergure.

  
Un ara macao et un toucan

  
Un jaguar et un crocodile de Morelet

Le tapir, l'animal national du Bélize

Le barrage inondera par ailleurs des sites archéologiques et exercera un impact sur les populations locales qui vivent près de la rivière.

 

 

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« Quand cette eau va sortir, elle va être contaminée par tout ce qui va pourrir à l'interieur. On ne va pas pouvoir l'utiliser. [...] On ne pourra pas l'utiliser parce qu'elle sera possiblement empoisonnée et sale. »
Daniel Sosa, responsable de l'eau pour le village de Cristo Rey,
en aval du barrage de Mollejon

« Ce seront les étrangers qui feront de l'argent. Ils ne vont pas fournir beaucoup d'emploi à la population locale et ils risquent de faire disparaître des milliers d'emplois parce qu'on sait qu'au moins trois personnes sur quatre vivent du tourisme au Bélize, et cette industrie pourrait bien en souffrir. »
Ovidio Gomez

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« Ils jouent sur les émotions. Ils ne s'intéressent pas aux faits, ils s'intéressent aux émotions. Ils ont choisi une cible facile pour eux. »
le pdg de Fortis, Stan Mashall

 

 

« Le gouvernement, l'État n'a pas les moyens de faire un tel investissement. Nous avons besoin du privé. […] J'ai des centaines de villages qui ont besoin d'électricité dans le pays et voilà ce qui me préoccupe. Je veux m'assurer que ces pauvres gens auront de l'électricité parce que l'électricité a une importance cruciale pour le développement. »
le premier ministre du Bélize, Said Musa

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Une équipe de Zone libre est allée au Bélize. Elle nous explique les enjeux de cette bataille à finir entre une compagnie canadienne et les écologistes.