Joseph
Côté est devenu Joe Side. Des Veilleux sont
devenus des Vigue. Dans les années 1800 et 1900,
c'est par milliers que les Québécois ont émigré
vers les États-Unis. S'ils y ont trouvé du
travail, ils y ont souvent perdu leur identité canadienne-française.
Pour se faire accepter, ils ont souvent dû taire leurs
origines, ils ont parfois cherché eux-mêmes
à oublier leur passé. Au fil des générations,
ils ont perdu leur langue. Aujourd'hui, leurs descendants
veulent renouer avec leurs racines.
Entre
1850 et 1920, ils ont été un million à
quitter le Québec pour la Nouvelle-Angleterre afin
de profiter de la prospérité américaine.
Leur apport à l'industrialisation américaine
est grand. Pourtant, même s'ils constituaient une main-d'uvre
à bon marché, en particulier dans les grandes
usines de textile, ces nouveaux venus qui ne partageaient
ni la même langue ni la même religion n'étaient
pas tout à fait les bienvenus.
L'intégration n'a pas été des plus faciles.
Discrimination, moqueries... Parfois, l'hostilité a
pris des allures de persécution. Si, dans le sud du
pays, le Ku Klux Klan s'en prenait aux Noirs, dans le nord-est,
les juifs et les canadiens-français étaient
la cible de leur haine. Il
arrivait que les jeunes grandissent dans la honte de leur
histoire, de leur langue, de leur culture. Qu'ils étaient
prêts à taire pour devenir de vrais Américains.
Les
descendants des émigrés de la Belle Province
sont nombreux. À un point tel que la moitié
de la population de la Nouvelle-Angleterre est d'origine québécoise.
Pourtant, le français ne se parle presque plus dans
le nord-est des États-Unis.
Mais
plusieurs Franco-Américains veulent se réapproprier
leur héritage. Dans certaines petites villes de la
Nouvelle-Angleterre, c'est presque devenu une mode de retrouver
son histoire et ses racines.
« Je
vraiment pense que c'est vrai que y a un renaissance de
ça. »
« C'est
pareil comme quand on essaierait à ressusciter les
morts. C'est quelque chose qui est presque mort. Pareil
comme une personne, les dernières... The last
breaths, comment on dit ça? »
Jean-Michel
Leprince et Pierre Devroede ont rencontré
des Franco-Américains de la communauté de Waterville,
dans le Maine, qui réapprennent à parler français.
Un
reportage du journaliste Jean-Michel Leprince
et du réalisateur Pierre Devroede. Images :
Serge Brunet; son : Joe Cancilla;
montage : Pierre Ducrocq.
Pour
en savoir plus sur Jean-Michel
Leprince >>
Vous pouvez communiquer avec lui à l'adresse
suivante:
jean-michel_leprince@radio-canada.ca

L'émission
Zone libre est diffusée
sur les ondes de
Radio-Canada le vendredi à 21 h
et en reprise à RDI le samedi
à 23 h, le dimanche à 13 h
et à 20 h ainsi que le lundi à
2 h.
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