
Les longues listes d'attente,
la pénurie de spécialistes et de techniciens en radio-oncologie,
l'appel à l'aide envoyé aux États-Unis, une mauvaise
planification, autant de symptomes qui font s'interroger sur l'état
de santé du système de radio-oncologie québécois
et du réseau en général. Soit, lors de l'éclatement
de la crise, au printemps 1999, l'attente de traitement après une
chirurgie était d'une vingtaine de semaines et, aujourd'hui, ce délai
est de 14 semaines ou 15 semaines.
Chaque
année, environ 35 000 Québécois reçoivent un diagnostic de cancer. Dans
l'espoir de survivre, la moitié d'entre eux doivent s'en remettre à la radiothérapie,
un traitement pour lequel la liste d'attente se fait longue.
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« L'attente,
c'est dur; c'est plus dur que le traitement »
- Andrée Lacasse, une patiente qui avait une tumeur maligne
Mais
des patients atteints du cancer du sein ou de la prostate traversent encore
la frontière pour obtenir un traitement, un pis-aller coûteux
pour les coffres de l'État. Faire soigner au Québec un patient
coûte 3 500 $ tandis que le même traitement effectué
chez nos voisins du Sud coûte 14 000 $, puisqu'il faut compter les
frais d'hébergement, les repas, le transport...
Depuis
le 16 juin 1999, 1052 patients atteints de cancer ont été envoyés dans des
centres américains.
(données datant du 14 septembre 2000)
Le
programme de soins de radiothérapie aux États-Unis
a coûté 11 millions de dollars.
(données obtenues au début du mois d'août 2000)
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Présentement, la province compte 11 centres de radiothérapie,
qui se partagent une quarantaine d'accélérateurs linéaires.
Québec, satisfaisant ainsi une demande d'un comité de travail,
entend créer trois nouveaux centres au cours de la prochaine décennie.
De surcroît, la ministre Marois annonçait en juin dernier l'injection
de 61,4 millions de dollars en équipements et en immobilisations,
des sommes qui s'ajoutent aux 50 millions de l'an dernier. Mais, de la décision
à la réalisation, il peut s'écouler des mois, voire
des années.
Sans compter que certains des appareils en service ne sont pas neufs et
devront éventuellement être remplacés.
Le
nombre de patients qui attendent un traitement
depuis plus d'une semaine est de 1583.
(donnée du 12 août 2000)
Le
nombre de patients qui attendent un traitement
depuis plus de huit semaines est de 530.
(donnée du 12 août 2000)
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Au-delà de l'équipement et de l'infrastructure il y a le personnel
qualifié. Or, la pénurie de techniciens et de radio-oncologues
subsiste. Et il faudra attendre au moins deux ans avant de voir de nouveaux
techniciens arriver sur le marché de travail et dix ans pour former
de nouveaux radio-oncologues.