Acheter
des produits biologiques, c'est-à-dire exempts, entre
autres, de pesticides, d'engrais chimiques, d'organismes génétiquement
modifiés, d'antibiotiques et d'hormones de croissance,
coûte plus cher. Nous avons réalisé un
petit test maison avec Mickaël Ricquart, d'Option consommateurs.
Ayant en main la même liste d'épicerie, nous
avons acheté dans un même magasin des produits
similaires, d'un côté dans l'alimentation conventionnelle
et de l'autre dans la section biologique. Résultat :
l'épicerie conventionnelle nous a coûté
42,88 $, et la biologique, 70,33 $. C'est près
de 70 % plus cher!
Mais comment s'assurer que ces aliments sont vraiment biologiques?
L'équipe de L'épicerie a fait le tour
des grandes et petites surfaces, spécialisées
ou non, et a recueilli différents produits étiquetés
« bio », « organic »,
« biologique », « naturel »,
bref, de quoi être confus.
M. Ricquart
éclaire notre lanterne : « L'élément
fondamental pour qu'un produit biologique soit considéré
fiable au Québec est sa certification. »
C'est le Conseil d'accréditation du Québec (CAQ)
qui tente de contrôler l'origine et l'appellation des
produits biologiques qu'on retrouve sur le marché.
Mais
la situation est loin d'être simple. « On
trouve six accréditeurs certifiés pour le Québec
et plus de 20 certificateurs reconnus pour les produits
d'origine hors Québec » nous apprend Denis-Paul
Bouffard, du Conseil d'accréditation du Québec.
Voici les logos des six organismes reconnus qui certifient
les produits bio provenant du Québec. Mais comme plus
des deux tiers des produits qu'on retrouve sur les tablettes
proviennent d'ailleurs, il faut ajouter à cette liste
plus de 30 organismes de certification hors Québec.
C'est compliqué!

Sans compter qu'on retrouve encore de nombreux produits qui
n'affichent aucune certification, par exemple cet emballage
de gaufres sur lequel on retrouve les mots « organic
/ biologique », mais pas d'indication de certification.
« Ça
nous dit que ce produit est entré par erreur sur les
tablettes du Québec, affirme M. Ricquart, parce
que depuis la loi sur la protection de l'appellation biologique,
les mots « organic », « écologique »,
« biologique », etc. sont protégés,
et il doit y avoir une certification. Donc les négociants,
les importateurs, ont réussi à faire entrer
des produits sans les déclarer au Conseil d'accréditation
du Québec. »
Nous avons avisé le CAQ, qui a vérifié.
Le produit est bel et bien certifié biologique. Mais
la compagnie utilise des emballages non conformes à
la loi et devra porter des correctifs.
Autre particularité à connaître, il existe
des produits 100 % biologiques, et d'autres qui comportent
une proportion moins importante d'ingrédients biologiques.
Comment les distinguer par l'emballage?
« Ça,
c'est très intéressant, poursuit M. Ricquart.
Dans tous les cas, il doit être écrit :
« certifié par », suivi
du nom de l'organisme de certification, quel que soit le pourcentage
d'ingrédients. Si on retrouve plus de 70 % d'ingrédients
biologiques dans le produit, le fabricant a le droit de faire
apparaître le logo de l'organisme de certification.
Si le produit comporte plus de 95 % d'ingrédients
biologiques, il a le droit d'indiquer clairement sur la face
principale de l'emballage que le produit est biologique. »
Le
mot « biologique » est utilisé
comme marque déposée par Loblaws (Le Choix
du président). « Biologique »
est ainsi le nom de leur gamme de produits biologiques. Mais
sont-ils vraiment biologiques? M. Ricquart répond
à notre question : « On lit à
l'endos de l'emballage que le produit est certifié.
On voit le nom de l'organisme de certification et le logo.
De plus, il est écrit sur la face principale du produit
que c'est biologique. Le produit est donc biologique à
plus de 95 % ».
Ces
autres pâtes portent un logo de certification d'un organisme,
Bio Agri Cert, qui n'est pas reconnu par le Conseil d'accréditation
du Québec. Qu'en pense M. Ricquart? « Peut-être
que cet organisme de certification a fait du très bon
travail. Peut-être même qu'ils sont en train de
travailler avec le CAQ, mais pour l'instant ils ne sont pas
reconnus, alors on est en droit de douter. »
Ces
bananes portent une étiquette sur laquelle est inscrit
le mot « biologique ». Mais il est bien
facile d'apposer une étiquette sur une banane qui pourrait
ne pas être bio! « Tout à fait, confirme
M. Ricquart. C'est encore un problème, au Québec.
Pour le moment, ce qu'on demande aux consommateurs, c'est
de prendre le droit de demander au vendeur d'apporter la caisse
ou le sac d'origine sur lequel on doit retrouver la même
chose que sur un emballage : l'organisme de certification
et la mention que le produit est certifié biologique. Une
loi, qui sera en vigueur à partir du 1er janvier 2004,
sera très pointue et très précise sur
les normes que devront appliquer les détaillants pour
les produits en vrac, dont les fruits et légumes, et
qui permettront de contrôler de façon à
ce qu'il y ait le moins d'erreurs possibles. »
Si l'alimentation
biologique vous tient à cur...
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Pour le moment, la seule façon
de s'assurer d'en avoir pour son argent quand
on achète des produits biologiques, c'est
de traîner deux listes : notre liste
d'épicerie, et la liste des 36 organismes
certificateurs reconnus par le gouvernement du
Québec. Pas simple!
Cette liste se trouve dans le
numéro d'août du magazine Protégez-vous
et sur le site Internet du Conseil d'accrédition
du Québec (voir notre hyperlien plus bas).
Ce Conseil n'est composé que de quatre
personnes qui ont pour mandat de couvrir tout
le territoire québécois. Vous pouvez
les aider! Si vous trouvez un produit dont la
composition biologique semble douteuse, vous pouvez
remplir une demande de vérification qu'on
trouve également sur leur site Internet
(voir également notre hyperlien plus bas).
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