Les
bactéries résistent à un nombre
croissant d'antibiotiques. La science regarde donc
ailleurs pour trouver des astuces qui tiendraient
en échec ces microbes malveillants. Et elle
a découvert le miel.
Toute une surprise ! En fait, pas vraiment,
car les vertus du miel sont appréciées
depuis au moins 4000 ans. Les Égyptiens déjà
en connaissaient les qualité antiseptiques.
D'ailleurs, cette connaissance a perduré
jusqu'à la dernière guerre mondiale.
En fait, jusqu'à l'arrivée des antibiotiques.
C'est une équipe
de chercheurs de l'Université Waikato de
la Nouvelle-Zélande qui, sous la direction
du professeur en biochimie Peter Molan, a remis
le miel au goût du jour. « On
connaît bien l'effet anti-bactérien
du miel, explique-t-il. C'est une enzyme
qui en est responsable, en produisant du peroxyde
d'hydrogène, un antiseptique reconnu. »
Mais comme la quantité
de peroxyde d'hydrogène varie d'un miel à
l'autre, sa capacité à combattre les
bactéries varie aussi grandement. Heureusement,
il existe en Nouvelle-Zélande un arbuste
dont les fleurs permettent aux abeilles qui les
butinent de produire naturellement un miel dont
le pourcentage en peroxyde est facilement 10 fois
supérieur à la moyenne.
Le miel
qui provient des fleurs de manuka commence à
faire ses preuves en milieu hospitalier, non seulement
en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Australie,
en Grande- Bretagne, et sur la côte ouest
des États-Unis et du Canada.
Ce miel est particulièrement
efficace sur les brûlures et les ulcères.
Mais la grande nouvelle, c'est que ce miel est aussi
efficace contre les bactéries multirésistantes,
comme l'entérocoque ou encore le staphylocoque
doré.

« Nous avons étudié
en laboratoire différentes souches bactériennes
résistantes aux antibiotiques, raconte
Peter Moran. Ces super-bactéries causent
beaucoup de problèmes dans les hôpitaux.
Et nous avons trouvé que le miel les éliminait
tout autant que les souches bactériennes
non résistantes. »
Il y a encore mieux. Au
delà de ses qualités antibactériennes,
le miel de Manuka possède d'autres propriétés
très intéressantes. Il diminue les
enflures, augmente la circulation sanguine et même
accélère la formation de nouveau tissu
cicatriciel.
« Les
mécanismes par lesquels le miel réduit
les inflammations et stimule la croissance de tissu
cicatriciel ne sont pas connus, poursuit Peter
Molan. Nous faisons maintenant de la recherche
à ce sujet. »
Bientôt
une nouvelle molécule pourrait bien aider
les médecins dans leur lutte contre les bactéries,
surtout celles qui sont multirésistantes.
Pour
en savoir plus
Conseil
canadien du miel
Site de l'industrie apicole au Canada
National
honey board
Site qui fait la promotion du miel
Waikato
honey research unit
Site qui décrit les travaux de Peter Molan
Journaliste :
Mario Masson
Réalisatrice : Jeannita Richard