3.1. Un système de défense
naturel : la biodiversité
Prenons, par exemple, lennemi numéro
un de notre forêt boréale : la tordeuse de bourgeons
dépinette. En moins de cinq ans, cette chenille gourmande
peut complètement détruire les forêts de régions
entières.
La méthode pour lutter contre ces dévastations
nous est familière : déverser, à répétition,
des milliers de litres dinsecticide. Pourtant, le facteur
principal à lorigine de ces grandes épidémies
est maintenant bien connu : les coupes à blanc. Elles
favorisent la repousse dune seule et même espèce,
le sapin.
« Plus ça va, plus on se rend compte que cest
une mauvaise idée, nous dit Jacques Régnière,
entomo-écologiste du Service canadien des forêts.
On a eu des exemples très frappants de ça lorsque
la dernière épidémie de tordeuse est passée.
On a eu des grandes superficies qui ont été complètement
détruites, tuées, par la tordeuse en raison du fait
quon avait récolté dans ces endroits-là,
quon avait laissé de grands peuplements de sapins,
de grandes sapinières repoussées juste au moment où
lépidémie de tordeuse est passée ces
sapinières étaient justement à lâge
le plus vulnérable puis quand cest passé là-dedans,
cest passé comme du feu, ça a tout détruit. »
Ces deux régions du Québec, la Gaspésie et
le sud du Saguenay, sont celles où la tordeuse de bourgeons
dépinette a causé le plus de dommages lors de
son dernier passage. Toutes deux correspondent à danciennes
coupes à blanc repeuplées uniquement par le sapin.
Par contre, dans les régions où la forêt avait
conservé sa biodiversité (trembles, bouleaux, pins,
épinettes), lépidémie a été
de courte durée et les ravages beaucoup moins sévères.
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