Les fugitifs introuvables, la Sécurité publique montrée du doigt

Le Centre de détention d'Orsainville à Québec
Photo : La Presse canadienne / FRANCIS VACHON
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Tandis que la Sûreté du Québec (SQ) continue ses recherches pour retrouver les trois détenus du Centre de détention de Québec qui se sont évadés par hélicoptère samedi, des voix s'élèvent pour critiquer la Sécurité publique et réclamer un resserrement de la sécurité dans les prisons.
Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, a réitéré lundi matin son incrédulité devant le fait que les trois évadés, qui subissaient un procès depuis avril à Québec pour possession de stupéfiants, auraient bénéficié depuis quelque temps de mesures de contrainte plus souples.

Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec
« Ce que j'ai comme information [...], c'est que leur cote de sécurité avait été baissée », a-t-il fait savoir.
Mathieu Lavoie ignore qui a décrété un tel relâchement des mesures de sécurité entourant les détenus Yves Denis, Denis Lefebvre et Serge Pomerleau, qui sont également accusés dans une autre affaire, en l'occurrence pour les meurtres de Johnny Coutu et Benoît Denis.
« Ces gens-là, il y a quelques semaines, avaient des mesures de contraintes particulières quand ils allaient à la cour extérieure, quand ils allaient au palais de justice, et ces mesures, semblerait-il, ont été enlevées par la direction de l'établissement ou des personnes en autorité, qui ont décidé de retirer ces mesures-là », a dit Mathieu Lavoie.
« Ça va être où et quand, la prochaine fois? »
Le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec ne s'explique pas que la Sécurité publique n'ait pas appris de leçon de mars 2013, où une évasion similaire à celle survenue la fin de semaine à Québec s'était produite à Saint-Jérôme.

De gauche à droite : Denis Lefevbre, Yves Denis et Serge Pomerleau
« Il a 15 mois, c'est arrivé, aujourd'hui, on le voit encore [...] Là, c'est au ministère à agir, à se réveiller puis à faire de quoi parce que là, deux fois en 15 mois, la question, c'est : "ça va être où et quand, la prochaine fois?" », lance-t-il.
Par ailleurs, Mathieu Lavoie juge bonne la proposition d'installer des câbles d'acier au-dessus des cours extérieures des Centres de détention de Québec, comme cela est le cas pour d'autres prisons dans le monde. Il prévient cependant que cette mesure devrait s'appliquer à tous les centres de détention de la province.
Pour sa part, la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, a brièvement réagi par voie de communiqué dimanche.
Elle a tenu à rassurer la population en disant que tous les efforts sont déployés depuis samedi soir afin de retrouver les trois détenus qui se sont évadés. Elle a cependant indiqué qu'elle ne ferait pas d'autres commentaires pour le moment.
Yves Denis, 35 ans, Denis Lefebvre, 53 ans, et Serge Pomerleau, 49 ans, ont été arrêtés dans l'opération Écrevisse, qui a permis de démanteler un réseau de stupéfiants en Abitibi-Témiscamingue en 2010. Depuis avril, ils subissent un procès devant jury à Québec pour trafic de stupéfiants. Selon la Couronne, le réseau qu'ils dirigeaient était relié aux Hells Angels et opérait principalement en Abitibi. Ils sont aussi accusés des meurtres de Johnny Coutu et Benoît Denis.