Environnement
Étudier la morue polaire pour comprendre les océans
Le lundi 8 juin 2015
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L'océan Arctique Photo : PC/Jonathan Hayward
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Louis Fortier, directeur scientifique d'ArticNet, observe depuis plusieurs années la faune aquatique de l'Arctique, plus particulièrement la morue polaire. À l'occasion de la Journée mondiale des océans, Sophie-Andrée Blondin discute avec lui de l'importance des océans dans notre quotidien.
La morue polaire, pivot de la chaîne alimentaire
Ce type de morue nourrit le phoque annelé, proie principale de l'ours polaire, et le béluga, mangé par les Inuit et par d'autres poissons. C'est dire son rôle important dans l'écosystème marin. En plus des poissons et des mammifères marins, il y a les oiseaux marins qui se nourrissent presque exclusivement de morues polaires et ces oiseaux marins sont ensuite consommés par les Inuit.
Une morue toute petite
Comparée à la morue franche, celle que nous consommons, la morue polaire n'est pas plus grosse qu'un poisson des chenaux, soit environ 30 cm. Quand elle atteint 25 cm, elle développe un immense foie et c'est ce qui attire les phoques. Le foie étant très riche en énergie, il est plus avantageux pour le phoque de le viser.
Les effets du réchauffement climatique
Quand les eaux de l'Arctique commencent à se réchauffer, la vie est plus facile pour toutes les espèces, que ce soit l'ours polaire, les phoques ou les poissons, parce que les conditions sont moins extrêmes. Toutefois, quand ces conditions deviennent la norme, les espèces d'ailleurs montent au nord et remplacent les hyperspécialistes de l'Arctique. Ceux-ci sont remplacés par des généralistes. Les chercheurs, comme Louis Fortier, observent ainsi que les capelans prennent tranquillement la place des morues polaires. L'océan Arctique va devenir une succursale des océans Atlantique et Pacifique. C'est la perte de la biodiversité.
D'un contaminant à l'autre
Louis Fortier étudie aussi la propagation des contaminants. Les 12 POP (polluants organiques persistants), interdits dans les années 90, ont diminué, mais ils ont été remplacés par des nouvelles molécules. Ce sont les retardateurs de flamme, comme les protecteurs de tissus, qui prennent le dessus et leur charge toxique est inconnue. On en trouve dans l'omble arctique et dans la chair du phoque. En fait, ces contaminants sont présents partout, mais particulièrement dans l'Arctique, parce que ces molécules s'accumulent dans le gras, et la faune en a besoin d'avantage pour survivre.
Quelques chiffres
Plus de 90 % des 10 espèces de poisson les plus pêchées sont en voie de disparition et près de 50 % des autres espèces commerciales sont menacées par l'industrie de la pêche. Par ailleurs, 80 % de la pollution des océans provient des terres.
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