Le raton laveur pourrait vivre encore 20 ans Photo : cbc
Nous cuisinons les aliments pour augmenter leur valeur nutritive, pour rehausser leur saveur, mais aussi pour les rendre plus digestes. Certains animaux le font aussi. Dans sa chronique sur les curieuses habitudes alimentaires des animaux, le biologiste et professeur en écologie comportementale Luc-Alain Giraldeau utilise le verbe « cuisiner » de manière assez large pour inclure des comportements animaliers dont l'objectif est de rendre une nourriture plus digestible ou même mangeable.
Briser la coquille Le premier exemple est sans doute le plus banal : celui des écureuils qui font pivoter la noix, cherchant la partie la plus faible de la coquille avant de s'y attaquer avec leurs dents de rongeurs. Dans la même catégorie, certaines corneilles ont appris à placer judicieusement des noix sur une route passante et attendre sur l'accotement qu'une voiture ou un camion roule sur la noix et la fasse éclater, pour ensuite retourner en manger l'intérieur entre les passages des voitures. Pour manger une moule, des corneilles s'envolent jusqu'à une certaine hauteur avec leur proie dans le bec, puis relâche celle-ci afin qu'elle s'ouvre en tombant sur un rocher ou une pierre plate.
Améliorer l'ingestion Le raton laveur est particulier en ce qu'il cherche et manipule sa nourriture avec ses pattes antérieures. Ce n'est pas à proprement parler un cuisinier masqué. Les macaques japonais de l'île de Koshima, eux, sont de réels laveurs de nourriture. Cette colonie a développé l'habitude de laver à l'eau de mer les morceaux de patates douces que les chercheurs distribuaient sur le sable de la plage.
Cuire Pour cuisiner, il faut être capable de se retenir de manger quelque chose qui est devant soi et avoir la patience d'attendre que cette chose soit apprêtée. La plupart des animaux n'ont tout simplement pas cette capacité. Récemment, le journal The Guardian a publié un article, « The naked chef? Chimpanzees can 'cook' and prefer cooked food – study », qui relate que des primatologues ont démontré que les chimpanzés pouvaient très bien y arriver.